Malgré une hausse des prix générale de 30% depuis cinq ans, la demande devrait demeurer forte pour les équipements agricoles l’an prochain, estime Financement agricole Canada.
« Les stocks d’équipements agricoles demeurent inférieurs aux niveaux d’avant la pandémie, tendance qui, selon nos prévisions, pourrait persister en 2024 », affirme Jean-Philippe Gervais, économiste en chef de FAC.
L’économiste ajoute que les bonnes recettes agricoles dans les dernières années stimulent la demande. Le secteur des équipements est toutefois toujours aux prises avec les contrecoups de la pandémie qui a ralenti la production, réduisant les stocks disponibles. Par exemple, les stocks de tracteurs et de moissonneuses-batteuses sont inférieurs de 42 % et de 47 %, respectivement, à la moyenne sur cinq ans.
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Les produits les plus en demande sont ceux-ci :
- les ventes de tracteurs de 100 ch ou plus devraient croître de 8,7 %;
- les ventes de tracteurs à quatre roues motrices devraient croître de 13,9 %;
- les ventes de moissonneuses-batteuses devraient croître de 19,3 %;
- les ventes du secteur canadien de la fabrication de machineries agricoles devraient croître de 32,2 %.
Les personnes désirant acquérir du matériel devront toutefois y mettre le prix. Selon des données colligées par l’équipe des Références économiques du Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ), la valeur à neuf de la machinerie agricole sur le marché québécois affiche une augmentation moyenne de 30 % par rapport aux prix relevés en 2018. La faiblesse du dollar canadien sur les marchés devrait renforcer la tendance, tandis que la hausse des taux d’intérêt de 2022 pourrait aussi freiner les ardeurs des futurs acquéreurs.
L’équipe du CRAAQ évoque aussi les déficiences dans l’approvisionnement en pièces auprès des fabricants, comme les semi-conducteurs, et l’augmentation du coût de fabrication de plusieurs composantes des machines agricoles, dont les assemblages faits d’acier et les pièces électriques conçues de cuivre ou d’aluminium.
La pression se fait également sentir sur le marché d’occasion. Les pièces et équipements ont été si difficiles à se procurer que les producteurs ont fait des réserves, ce qui a accentué la rareté.
Selon jean-Philippe Gervais, les fabricants devraient augmenter leur production, ce qui diminuerait la pression sur le secteur.
Point de consolation, les produits agricoles canadiens tireront profit de leur pouvoir attractif par rapport à d’autres pays en raison de la faiblesse du dollar.