Bien qu’il reste encore de la neige en surface, j’imagine que notre blé ne tient plus en place. Il est beau? Pas beau? Y a-t-il de la glace? Mortelle ou pas? C’est plus fort que moi, j’ai tellement hâte de voir de quoi il peut bien avoir l’air. Ça fait six mois que j’attends, c’est assez!
Je prends mes outils, raquettes aux pieds et je me dirige aux champs. Surprenante la quantité de neige accumulée dans notre zone protégée par la clôture végétale. Quelques coups de pelle me font réaliser qu’il n’y a pratiquement pas de gel. La pelle entre comme dans du beurre et c’est très facile de sortir une bonne touffe de racines. C’est plus qu’une touffe, on dirait une forêt amazonienne microscopique de racines densément peuplées avec même quelques vers de terre bien cachés et pas tout à fait réveillés. À voir le volume de racines, pas surprenant que le blé explose de croissance dès que la chaleur du printemps se pointe. Je dis souvent à la blague : quand le blé a les oreilles « drette », il faut être en forme et aux aguets pour le suivre. Je tiens une motte de racines dans mes mains, je l’observe, ça sent la terre, le soleil tape sur le sol encore blanc. La neige commence à ressembler à du gros sel. Ça se sent que le printemps est déjà en marche et je vois déjà le champ tout vert dans ma tête. Je suis prêt!
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Je me suis permis une petite escapade à un endroit où j’espérais ne pas trop voir de champs en culture. Question de faire le plein d’énergie en oubliant le plus possible les tracas.