Dernière intervention dans le blé d’hiver

La période propice à l’infection par la fusariose est l’étape où les étamines sont sur l’épi

Publié: 16 juin 2020

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Dernière intervention dans le blé d’hiver

Le temps est sec, très sec. Notre blé d’hiver s’en tire pas mal. Plus court que la normale. À voir la densité du feuillage on sent que le blé n’a pas fait de feuillage de surplus. Pour atteindre de haut rendement, je ne dois pas être capable de voir dans le fond. Je dois n’apercevoir que des épis. On est loin de ça encore, mais j’ai encore confiance que les épis se remplissent et comblent une partie du vide.

Quand Peter Johnson (wheat Pete) mentionne qu’on peut perdre jusqu’à un boisseau à l’acre quotidiennement quand les températures dépassent les 22 degrés Celsius dans le jour pendant la période de pollinisation jusqu’au remplissage du grain, et qu’à ça j’ajoute  le stress hydrique, ben là, je commence à stresser :-)  Pourtant le blé, lui, n’arrête pas de me surprendre. Une plante qui veut pousser ça pousse. Avec le temps sec de cette année inutile de vous dire qu’on n’a pas eu besoin d’appliquer de fongicide sur le feuillage. Et voilà qu’on observe les premières étamines. C’est la période où je commence de plus en plus à consulter l’application prévision des probabilités de fusariose sur le site Agrométéo Québec. Depuis que j’ai compris que la période propice à l’infection par la fusariose est l’étape où les étamines sont sur l’épi (en fait ça ouvre la porte à l’entrée du fusarium). Donc la période sensible dure entre 24-48 heures pour chaque épi. Si j’étire un peu en tenant compte de la variabilité de la pollinisation d’un épi à l’autre je me retrouve à devoir surveiller une fenêtre d’environ 4-5 jours de danger d’infection. Cette année ça s’annonce facile. La pollinisation devrait être à son maximum d’ici deux ou trois jours.

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Pour l’instant les cartes interactives sont au vert partout. Je les surveille attentivement, mais j’ai le feeling qu’on pourra éviter ce traitement. J’en profite donc pour ajouter un peu de N foliaire (urée technique), du manganèse et un  peu de magnésium (sel d’epson) directement sur la feuille étendard question de donner, je l’espère, un peu de vitamine au blé. Si on pouvait avoir une belle pluie…me semble que ça ferait du bien partout. Je pourrais revenir avec une autre petite dose de N foliaire comme dernière intervention. Faudra sortir Gertrude bientôt! La récolte approche.

 

 

À PROPOS DE L'AUTEUR

Paul Caplette

Paul Caplette

Agriculteur et collaborateur

Paul Caplette est passionné d’agriculture. Sur la ferme qu’il gère avec son frère en Montérégie-Est, il se plaît à se mettre au défi et à expérimenter de nouvelles techniques. C’est avec enthousiasme qu’il partage ses résultats sur son blogue Profession agriculteur.