Il arrive souvent qu’une conférence démontrant les bénéfices d’une nouvelle technique nous titille. Wow! Les résultats semblent concluants, tant du côté agronomique qu’économique. C’est tentant, alors aussi bien l’essayer. Ça serait bon chez nous! On en discute au retour. Une discussion primaire du comment et du pourquoi. Au-delà des avantages espérés, on découvre les irritants logistique. Ça peut bouleverser nos séquences de cultures, un changement de l’organisation du travail. Est-ce qu’on a déjà l’équipement ou il faut en modifier un ou carrément en acheter un additionnel?
Quelques fois c’est aussi simple que de mettre un peu plus de détails et de temps lors de l’opération et l’affaire est réglée. Tout dépend du genre de projet. Il arrive que la bonne intention de planifier un essai se perde dans l’espace pendant que les charges d’opérations normales nous engloutissent dans notre ancienne façon de faire. Le temps aura fait son oeuvre à l’usure. Ça nous est arrivé régulièrement.
Assister à une conférence sur le marché du grain, c’est intéressant. Par contre, si je ne détermine pas mes objectifs, que je connais plus ou moins mon coût de production et que je ne mets pas en place un bon plan stratégique de commercialisation, les résultats ont des chances d’être moins spectaculaires.
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Nos champs changent
Il suffit de partir cinq jours de la ferme en pleine canicule pour réaliser à notre retour que les champs ont énormément progressé.
Maudit que c’était plate quand le professeur nous faisait écrire les données de notre cours. Et encore plus quand on devait faire des devoirs. En fait, les recherches démontrent qu’on oublie rapidement ce qu’on entend, mais que quand on écrit ce qu’on entend ça améliore les chances d’adhésion. Encore mieux si on va plus loin en mettant en place des aménagements qui nous permettent de structurer notre pensée pour réussir à appliquer la nouvelle façon de faire. On s’assure ainsi que l’apprentissage s’intègre plus efficacement dans le système de production.
Une fois notre planification théorique réalisée, on fera face à différentes situations qui peuvent freiner notre réussite : le sentiment de perdre notre temps, la crainte de perte d’efficacité économique, la disponibilité des équipements, les difficultés d’application et surtout le soutien d’accompagnement. Faire une parcelle d’essai de variété quand le représentant facilite les vidanges du semoir tout en installant les piquets d’identifications, ça devient facile. De même que s’assurer d’avoir une personne-ressource aux champs avec nous pour effectuer le travail plus rapidement et surtout bien identifier et visualiser les objectifs et données des détails de l’essai.
C’est certain qu’il y a un investissement temps à inclure dans le processus. On intègre ça dans notre budget recherche et développement. Je dis bien investir parce que ce n’est pas une dépense! On investit pour rendre la ferme plus efficace à long terme. Il arrive même qu’avec le temps, nos essais nous amènent plus loin que ce qu’on avait prévu au départ! Vision, objectifs, innovation, compétence, persévérance : profession agriculteur!