Que ce soit au printemps ou à l’automne, une journée de semis est toujours spéciale. J’aime me lever un peu plus tôt. Parce que c’est une grosse journée en vue, mais en même temps, c’est comme un rituel. Comme souligner un moment important, un signe d’engagement. Quand j’y pense un peu plus, oui ça pourrait ressembler à des règles d’engagement. Comme un serment de responsabilité, de confiance, de protection, de don de soi qui va faire que dans les prochains 11 mois, je ne compterai pas mes heures ni mes efforts pour prendre bien soin de cette semence toute petite et tellement pleine de vie. Je tiens entre mes mains la nourriture de demain.
À partir d’aujourd’hui, on devra s’en occuper, espérer qu’on traversera l’hiver pour ressortir tôt au printemps prochain avec un champ tout vert et plein de promesse.
Les équipements sont prêts, je suis prêt. La clôture végétale de 50 cm est en place. L’engrais est épandu. Déjà des plans d’essais de comparaison en place pour valider l’utilité du démarreur à l’automne et l’avantage d’un fertilisant directement sur la semence. Cette année, on essaie une population de semis encore plus forte pour s’assurer de diminuer le nombre de talles dans le but d’obtenir un maximum d’épis maîtres.
On y va à fond sans retenue, sans penser à l’échec. Nos objectifs sont élevés, nos billes et nos tripes sont sur la table. Une nouvelle variété que je devrai apprendre à connaître, à développer, un nouveau défi! C’est aussi ça sortir de sa zone de confort. C’est le jour J. On regarde vers l’avant, on a confiance. Notre profession : agriculteur!
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