En pleine canicule le soleil frappe fort, si on ajoute l’effet du vent ça ne nous donne pas grand chance d’atténuer les stress hydriques aux champs. On survit encore avec notre faible 16 mm de pluie en mai et un tout petit 3 mm à date en juin.

Ce weekend, pendant ma randonnée de vélo, on pouvait facilement remarquer la différence de température quand on circulait près d’une rangée d’arbres. Une différence d’environ 3 ou 4 degrés Celsius et beaucoup moins de vent. On se croirait dans une zone climatisée tellement le contraste est frappant. Phénomène qu’on remarque aussi dans nos haies brise-vent ou sur nos bandes riveraines. D’où l’idée d’évaluer les avantages de l’agroforesterie. Un mot qui peut faire peur dépendamment de l’image qu’il représente pour nous. Je ne parle pas de reboiser nos terres cultivables, mais bien le fait de peut-être penser se servir de certaines zones ou de créer certaines zones de façon stratégique pour tirer profit de ces aménagements. Pour nous, le plus facile a été de commencer sur nos bandes riveraines qu’on bonifie chaque année. On intègre des arbres à essence noble en prenant soin d’insérer des arbustes à fruits et à fleurs.
Les avantages sont nombreux :
-Ralentir la vitesse des vents et diminuer les pertes de sols vers les cours d’eau autant par l’érosion hydrique qu’éolienne.
À lire aussi

Nos champs changent
Il suffit de partir cinq jours de la ferme en pleine canicule pour réaliser à notre retour que les champs ont énormément progressé.
-Bonifier l’espace règlementaire tout en favorisant nos pollinisateurs et la biodiversité faunique des environs.
-Une barrière végétale entre le cours d’eau et le champ nous assure d’éviter les dérives et en plus ça nous empêche de « swingner » les rampes par-dessus le cours d’eau. Euh, c’est quoi le problème ? Bien, c’est parce qu’il arrive que les anti-gouttes… dégouttent :-) et quand ça dégoutte, ça tombe dans l’eau.

Nous possédons 17 km de bandes riveraines, si on plante un arbre et trois arbustes sur chaque huit mètres ça nous amène à un potentiel de 2125 arbres auxquels on ajoute 6300 arbustes. Ce qui représente 6 arbres et 17 arbustes sur chaque ha en culture.
Imaginons qu’on ferait ça sur notre plus ou moins 800 000 ha en grandes cultures au Québec. Ça représente 4,8 millions d’arbres et 13,6 millions d’arbustes. Wow! Imaginez ce que la force du nombre représente comme solution à l’amélioration de notre territoire face aux changements climatiques et comme capacité de captage de carbone. Capoté mon affaire! J’ai sûrement attrapé un coup de chaleur. Maudite canicule :-) Profession agriculteur.