On aurait pu s’en tenir à 100 unités d’azote au total pour obtenir une meilleure marge nette
On entend souvent parler d’investissement en temps et en coût de semence par rapport aux couverts végétaux. Un investissement qui peut nous rapporter gros, si on prend le soin de bien planifier le système de culture. Pour une huitième année consécutive, on a évalué nos performances azote avec notre culture du maïs-grain. Un système qui commence par la culture du blé d’hiver dans lequel on a intégré un trèfle en sous-couvert du blé. Une fois la récolte de blé terminée, le trèfle prend de l’ampleur pour finalement produire entre trois et quatre tonnes de matière sèche par hectare. Ce qui représente facilement 2 t/ha de matière sèche en racines.
Au printemps, on a fait des tests de nitrate du sol, question d’avoir une idée de ce qu’il y avait dans le sol. Les analyses étaient assez faibles et le maïs avait le vent dans les voiles. On a dû faire confiance à nos statistiques des sept dernières années pour décider de la dose à appliquer. On aurait pu y aller avec 100 unités au total, mais on a décidé d’appliquer 130 N total pour s’assurer du résultat. Une fois le stress de la décision passé, il ne nous restait qu’à observer la progression du champ versus la parcelle d’évaluation.
C’est simple 50N-100N-130N-180N-230N alterné trois fois, question d’essayer d’obtenir des tendances statistiques. Pendant l’été et lors de la présentation aux agriculteurs de la Pot au Beurre, on ne constatait pratiquement aucune différence visuelle significative entre les différentes doses de traitement. Sauf peut-être les feuilles vertes en dessous de l’épi de la bande à 50N seulement.
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Faire le plein pendant que j’essaie de faire le vide
Je me suis permis une petite escapade à un endroit où j’espérais ne pas trop voir de champs en culture. Question de faire le plein d’énergie en oubliant le plus possible les tracas.
Nos résultats de récolte sont maintenant compilés. Je vous partage donc nos résultats. Vous pouvez les interpréter comme bon vous semble, mais ce que j’en retiens, c’est que notre dose sécuritaire de 130 N était amplement suffisante et qu’on aurait pu s’en tenir à 100 unités au total pour obtenir ainsi la meilleure marge nette. Ce que j’aime de cet exercice, c’est que ça nous donne une idée de la valeur de notre système en commençant par la rentabilité sur chaque hectare qui en plus nous amène une performance environnementale.
Notons que chaque unité de N que j’arrive à faire produire par mon système de culture émet cinq fois moins de GES que la même unité fabriquée en usine.

Quelques règles de base :
-Établir un système stratégique de culture.
-Se faire accompagner par notre agronome.
-S’assurer de l’uniformité du couvert végétal.
-Faire des bandes test pour bien apprendre à connaître notre sol.
-Apprendre à se faire confiance.
Une belle façon de cultiver du maïs-grain « vert ». Profession agriculteur.