Arracher des radis sauvages dans des petits pois verts

Des radis sauvages dans des petits pois verts, ça ne fait pas bon ménage

Publié: 12 juillet 2022

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Arracher des radis sauvages dans des petits pois verts

J’aime bien faire de belles randonnées de vélo ou prendre de grandes marches en montagne. Ça me permet de garder la forme tout en admirant le paysage. Mais on peut aussi garder la forme d’une autre manière quand le travail nous y oblige. Un autre genre d’entraînement qui fait travailler d’autres muscles.

On se retrouve donc avec un 8 ha sur 30 qui est en train de se faire envahir par le radis sauvage. Des radis sauvages dans des petits pois verts, ça ne fait pas bon ménage. On a pourtant retardé le plus tard possible notre brûlage de présemis tout en prenant soin de se garder un autre produit dans la pharmacie au cas ou le radis sauvage se présenterait la binette. Dépistage hebdomadaire et tout était bien propre jusqu’à la floraison des pois. Une fois la floraison arrivée, il n’est plus possible de traiter et le nombre de jours qui restent avant la récolte nous permettent de généralement s’en tirer sans trop de problèmes. On apercevait ici et là quelques radis bien timides sous le feuillage des pois, mais quand les pois ont commencé à se charger et à se coucher au sol, le radis semble s’être dis : « voilà ma chance de me reproduire! ».

On se disait qu’il n’aurait sûrement pas le temps de faire ses gousses. Mais c’est mal connaître le radis! Et c’est la gousse qui, même pas très développée, peut causer des problèmes. La récolteuse la brise et ça fait de petites boules toutes vertes qui finissent par avoir la dimension d’un pois. Résultat : ça peut ralentir, voire rendre impossible le triage à l’usine. Personne ne veut retrouver du radis dans ses petits pois, donc, par prudence, les récolteuses font le tour des zones infectées et ça peut même causer la perte du champ s’il y en a trop.

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Je me suis permis une petite escapade à un endroit où j’espérais ne pas trop voir de champs en culture. Question de faire le plein d’énergie en oubliant le plus possible les tracas.

Donc vendredi, on a réalisé qu’on n’avait pas le choix de les arracher à la main. Notre première impression : il y en a pas mal plus qu’on pensait. Je me dis que si je peux me sentir excité à monter des côtes en vélo, je suis capable d’arracher des radis. De toute façon, j’ai déjà connu l’expérience, soit de radis ou de la morelle Même que dans mon jeune temps, on passait des journées entières à piocher des grands champs de cornichons. Le truc, c’est d’oublier le temps et surtout ne pas regarder trop en avant. Oublier le temps, oui mais, mes squats à répétition font leur effet.

Samedi matin, on répète l’exercice le corps un peu courbaturé au départ, mais une fois réchauffé, on tient le temps. Dimanche, on commence à constater qu’on avance assez bien, mais qu’il nous faudra toute la journée de lundi pour obtenir un résultat potable. La récolte approche, on n’a pas le choix de sprinter. 6 :30 le matin, chapeau, crème solaire, réserve d’eau sur le dos, on est équipé pour faire toute une randonnée. Pendant notre trajet, Pierre s’est fait attaquer par un nid de guêpes de terre, on a pu observer six goglus des prés qui nous chantaient la pomme et observer des abeilles qui semblent adorer butiner du chardon. Quoi de mieux pour mettre du piquant à notre entraînement tout en savourant la petite brise qui nous permet de ne pas avoir trop d’insectes autour des oreilles. Les récolteuses arrivent, on a réussi à couvrir la zone visée. Un peu courbaturé, mais assurément avec de meilleures jambes qui me permettront d’agrandir mes prochaines randonnées. L’agriculture, ça c’est du sport! Profession agriculteur.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Paul Caplette

Paul Caplette

Agriculteur et collaborateur

Paul Caplette est passionné d’agriculture. Sur la ferme qu’il gère avec son frère en Montérégie-Est, il se plaît à se mettre au défi et à expérimenter de nouvelles techniques. C’est avec enthousiasme qu’il partage ses résultats sur son blogue Profession agriculteur.