Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) a publié une alerte concernant un nouveau cas d’amarante tuberculée détecté au Québec. Contrairement au premier signalement fait en Montérégie-Ouest en septembre 2017, ce second cas a été retrouvé dans un champ en Montérégie-Est. Toutefois, il a été détecté de nouveau dans un champ de soya et la source d’infestation est similaire puisqu’il « semble être liée à l’utilisation d’une batteuse usagée en provenance des États-Unis », indique le RAP, tout comme le premier cas d’amarante tuberculée.
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Amarante tuberculée. La flèche de l’image de gauche pointe vers des feuilles de forme lancéolée. À droite : un foyer d’amarante tuberculée dans lequel certains plants mesurent plus de deux mètres.
Source: LEDP (MAPAQ)
Le RAP souligne la dangerosité de cette mauvaise herbe. » (Elle) est considérée comme l’une des plus menaçantes, car elle est très difficile à contrôler et tend à acquérir facilement des gènes de résistance aux herbicides ». Aux États-Unis, elle est résistante à sept groupes d’herbicides différents, incluant les groupes 2, 4, 5, 9, 14, 15 et 27. La population découverte en Montérégie-Ouest il y a deux ans est résistante aux herbicides des groupes 2, 5 et 9. Des tests sont en cours au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ afin de vérifier la résistance aux herbicides de la population découverte récemment.
Tel que mentionnée plus haut, la source d’infestation du deuxième foyer semble être aussi liée à l’utilisation d’une moissonneuse-batteuse usagée en provenance des États-Unis. La prudence est donc de mise, ce qui comprend le nettoyage de l’équipement agricole. Une attention particulière est de mise si les travaux agricoles sont effectués à forfait. Il est également important de marcher les champs afin de faire du dépistage, surtout si de l’équipement provenant de l’extérieur du Québec a été utilisé.
L’amarante tuberculée peut être difficile à détecter dans ses premières années d’implantation. Le taux d’émergence est en effet maximal à la 4e année, moment où son signalement est habituellement fait.
Il est aussi difficile de la distinguer d’une autre amarante, soit l’amarante de Palmer. Selon le RAP, « cette dernière n’a pas été retrouvée au Québec jusqu’à maintenant, mais la vigilance est de mise, puisqu’elle est présente dans plusieurs États américains, notamment ceux longeant le sud de l’Ontario. D’autant plus que l’amarante de Palmer peut développer de la résistance aussi aisément que l’amarante tuberculée et qu’elle serait encore plus agressive et invasive que cette dernière ».
Quelques caractéristiques peuvent aider à différencier l’amarante tuberculée. La tige de cette espèce n’a pas de poil sur la tige et les feuilles sont de forme lancéolée, tel que montré dans l’image plus haut.
Les experts incite les producteurs à faire tester gratuitement les échantillons de mauvaises herbes au LEDP pour une identifications moléculaire. Le Le lien pour le formulaire de demande d’analyse est disponible ici.
Le RAP sollicite la collaboration de tous face aux enjeux de phytoprotection pour les cultures au Québec.
Il n’a pas été possible d’avoir plus d’informations de la part du MAPAQ lors de la rédaction de cet article.