Un sondage confirme le bénéfice des cultures de couverture

Publié: 7 avril 2022

Moutarde en culture de couverture

La pandémie a obligé un jeune chercheur à changer ses plans: au lieu d’aller faire des relevés directement dans le champ pour constater la santé des sols, il a dû se tourner vers un sondage des producteurs qui a pris une ampleur jamais vu, devenant le plus important en son genre.

Le sondage en ligne de Callum Morrison, de l’Université du Manitoba, visait à connaître le niveau d’adoption des cultures de couverture et les constats des producteurs. Envoyé à des entreprises dans les Prairies, ce sondage a été répondu par 211 d’entre elles en 2019. En 2020, 528 agriculteurs des trois provinces de l’Ouest ont répondu à l’appel, dont 281 cultivant les cultures de couverture pour des superficies totales de 102 539 acres. Un sondage similaire a été envoyé aux producteurs de l’Ontario, permettant de récolter 700 réponses, ce qui en fait le plus important sondage de cette nature au pays.

Le sondage de 2020 avait six objectifs: connaître l’étendu des cultures de couverture dans les Prairies, identifier comment et pourquoi elles étaient utilisées, savoir les bénéficies et les défis liés à leur utilisation, découvrir les barrières quant à leur adoption et cibler ce qui pourrait aider les agriculteurs à les cultiver.

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La plupart utilisait les cultures de couverture depuis peu, soit environ cinq ans, et les dimensions des fermes étaient variées. Ils étaient aussi en majorité des éleveurs, suivi des producteurs de grandes cultures, des producteurs bio de cultures de fruits et légumes.

La majorité (80%) ont décidé d’implanter les cultures de couverture pour améliorer la santé des sols, suivi en second de la volonté d’augmenter la matière organique (76%), en troisième de garder des racines vivantes dans le sol (65%), de nourrir les organismes du sol (65%) et d’ajouter de l’azote (57%).

La plupart, soit 81%, ont observé des bénéfices à cette culture et 71% ont constaté des effets bénéfiques en l’espace de trois ans. Un autre 68% a indiqué avoir noté une amélioration dans la santé de leurs sols.

Les producteurs sondés ont noté comme difficultés la courte saison de culture, liée au climat, la difficulté d’implanter les cultures à l’automne (et de les voir s’établir) avec un niveau d’humidité adéquat, et pour un plus petit nombre de répondant, le coût des semences et les impacts des cultures de couverture sur leur choix d’herbicide.

Pas un seul des répondants n’a indiqué que le système utilisé antérieurement n’était meilleur, tout en étant conscient des défis associés à ce type de culture.

Les réponses au sondage soulèvent plusieurs questions et pistes de recherche, dont une meilleure manière de connecter la recherche et les producteurs pour un meilleur transfert de connaissances, selon Callum Morrison. « Les opinions des agriculteurs et leurs expériences sont vraiment précieuses. En cernant les problèmes, nous pouvons ensuite les étudier, et d’autres personnes partout au Canada peuvent examiner les défis auxquels sont confrontés les agriculteurs et comment les contourner. Les agriculteurs veulent savoir comment ils peuvent être bien informés sur les cultures de couverture et atténuer les risques. »

Source: Top Crop Manager

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.