Dernièrement, j’ai fait une présentation sur l’agriculture et l’environnement. Deux mots que certains semblent opposer et qui pourtant vont naturellement de soi.
J’explique notre cheminement et je parle des éléments qui nous ont orienté dans cette voie à la fin de années 1990. On n’a pas fait notre virage pour sauver la planète! On a fait notre virage pour sauver notre peau! Sauver nos ambitions et nos objectifs de vie.
On a donc complexifié notre « système » par la formation, une meilleure planification en plus d’améliorer nos compétences agronomiques. Parce que « la capacité intellectuelle », c’est ce qui nous coûte le moins cher. Et si en plus, ça nous permet d’éviter des dépenses inutiles en intrants, équipements et infrastuctures, on améliore nos marges bénéficiaires.
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Êtes-vous dans le trou?
Avec le printemps arrosé de 2025, c’est fou le nombre de ronds où on a observé des retards d’assèchements de sol. Je me suis promené en essayant de géoréférencer les contours de ces zones afin d’essayer de comprendre ce qui s’y passe.
Moins de travaux lourds, donc on économise sur tout ce qui tourne autour du carburant et des équipements. Meilleurs rendements, coût de production plus bas, des sols en meilleur santé, moins de pesticides, plus de résilience. Et voilà que les bénéfices environnementaux s’expriment. Moins de GES, meilleure qualité de l’eau, augmentation de la matière organique, explosions de la biodiversité.
C’est un processus qui demande du temps en termes de patience de l’atteinte des résultats. C’est pour cette raison qu’on a commencé par améliorer les pratiques qui nous rapportaient des sous pendant les premières années. Et graduellement, on en fait toujours un peu plus au fur et à mesure qu’on se sent en contrôle.
Je donne en exemple le fait que lorsqu’on décide de faire du blé d’hiver sur 30% de nos superficies. On se retrouve avec un créancier plus frileux pour supporter la marge de crédit qui est vital. Donc on a dû y aller par étape afin de sortir des résultats pour sécuriser tout le monde. Donc ça explique la lenteur du processus quand un agriculteur le mieux intentionné du monde essaie de sortir de la boîte des pratiques standards. Et si par nos pratiques on réussit à être plus performant en plus de créer des bénéfices environnementaux de grandes valeurs, pourquoi pas! Oui, c’est plus de travail. On se dit : on peut faire mieux. On essaie de se comparer aux meilleurs et de faire encore mieux. Avec le climat politique actuel, on pourrait se dire : soyons extraordinaire! Réussir à nourrir nos gens d’ici avec des aliments produits ici et qui répondent aux besoins des gens d’ici.
Profession agriculteur.
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