Comprendre le pourquoi et le dessous des chiffres

Publié: 18 février 2025

Calculatrice et points d'interrogations

J’accusais un peu de retard dans la mise à jour de nos coûts de production pour chacune de nos cultures. Ah! J’avais beau faire un rapide survol des frais variables, j’avais une mise à jour complète à faire sur tous les frais fixes et plusieurs détails à rafraîchir sur tout ce qui tourne autour de nos coûts d’opérations aux champs.  Les coûts moyens d’entretien, les amortissements par rapport aux nouvelles valeurs des machines etc. Et voilà qu’une bonne grippe d’homme accompagnée d’une pneumonie aura réussi à restreindre mes ardeurs à l’extérieur.

Je modifie l’agenda et je me dis que c’est le timing parfait pour faire le tour de nos chiffres. Aucun danger de contaminer personne, bien isolé dans le bureau, accompagné de ma boîte de papier mouchoir et des Tylénols. J’en ai même profité pour manger mes premiers biscuits Oréo depuis cinq ans! Hum plus le droit d’en manger, mais maudit que c’est bon! ?  

J’ai pu vraiment réussir un tour complet en quelques jours. Surpris encore une fois de reconfirmer que notre culture la plus rentable dans son ensemble est le blé d’hiver. Je l’ai déjà compté et il nous revient toujours un doute quand on discute avec d’autres agriculteurs qui en général parlent de leur performance maïs ou soya. Et c’est là que je me dis : est-ce que mes chiffres sont bons? Encore une fois j’ai tout revérifié et le calcul se confirme chez nous.

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Je me suis permis une petite escapade à un endroit où j’espérais ne pas trop voir de champs en culture. Question de faire le plein d’énergie en oubliant le plus possible les tracas.

Ce que je remarque surtout c’est que les performances du blé dans le système donnent de la performance économique à notre maïs grain. En fait, plus on réussit dans le blé d’hiver et plus notre maïs grain performe. Ce qui me fait conclure qu’un ne va pas sans l’autre et surtout le blé d’hiver devient une culture pivot qui nous permet de nous donner de l’espace afin d’intégrer des couverts végétaux de grande valeur.

C’est quoi un couvert végétal de grande valeur ? C’est un couvert qui répond à nos besoins et qui, par sa croissance, nous en donne beaucoup plus que ce qu’il coûte en semence. En plus, notre couvert chouchou de trèfle dans notre blé d’hiver est, à notre humble avis d’agriculteur, la plante maîtresse de notre succès quant à l’amélioration de nos pourcentages de matière organique. Et qui dit augmentation de matière organique dit augmentation de la santé générale du sol, de meilleurs rendements et une meilleure résilience face aux aléas climatiques.

Ah oui! J’oubliais! Notre folie de remonter Gertrude et d’engager des forfaitaires pour récolter le blé plus rapidement, ça doit coûter une « beurrée » ? En fait, on a investi beaucoup sur Gertrude. Je me disais qu’on était peut- être allé trop loin. L’investissement amorti sur 7 ans nous ramène à un coût annuel plus cher. Et si je calcule nos forfaitaires afin de sortir le blé en 4 jours seulement vs 11 avec Gertrude, ça nous coûte 65$/ha de plus sur les hectares récoltés à forfait.

On gagne en qualité de grain, en qualité de vie, tout en diminuant le stress de l’opérateur qui peut se libérer l’esprit un peu plus vite.

Comprendre le pourquoi et le dessous des chiffres : Profession agriculteur

Pour lire d’autres blogues de Paul c’est par ici: Profession agriculteur

À PROPOS DE L'AUTEUR

Paul Caplette

Paul Caplette

Agriculteur et collaborateur

Paul Caplette est passionné d’agriculture. Sur la ferme qu’il gère avec son frère en Montérégie-Est, il se plaît à se mettre au défi et à expérimenter de nouvelles techniques. C’est avec enthousiasme qu’il partage ses résultats sur son blogue Profession agriculteur.