J’ai l’impression que ce ne sera vraiment pas l’année idéale pour les cultures courtes. Hier, on débutait la récolte de ce qu’on considérait notre plus beau champ de canola. Après les ajustements nécessaires, il me semblait que ça ne montait pas très vite dans la boîte. Descend derrière, fouille au sol, souffle dans la paille question de voir s’il n’y a pas trop de perte. Le canola est une petite graine et l’ajustement de la bonne vitesse du vent est crucial. Ça semble ok. Il doit y avoir un trou quelque part. Eh non. Malgré son âge vénérable, Gertrude n’a pas de trou qui pourrait laisser tomber les toutes petites graines.
En fait, le trou sera dans les revenus! Les haricots secs devraient se situer sur notre moyenne. Le maïs-grain et le soya peuvent sauver une partie de la mise si on peut sortir en haut de notre moyenne. Mais ça représente seulement 40% de nos surfaces. On a déjà une idée de l’impact sur nos états financiers. Ok, ce sera le constat général de notre saison. Aucune raison de changer un système qui fonctionne. On fait comme en formule 1. On prépare la saison 2024.
Malgré la saison légèrement spéciale, nos couverts végétaux sont très bien partis. J’ai pris le temps d’observer la disponibilité de l’azote dans notre maïs-grain où il y avait de tel couvert l’automne dernier. Aucune carence visible sur le feuillage, contrairement à ce que je constate dans des champs de maïs-grain qui n’ont pas eu de précédent couvert. On commence le semis de notre blé d’hiver demain. Vous me direz que c’est tôt. Oui, mais dans notre secteur, nos meilleurs rendements se réussissent dans une fenêtre du 1 au 20 septembre. Donc on focus là-dessus, question d’apprendre et d’oublier nos déceptions pour enfin passer en mode satisfaction. Profession agriculteur.
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Je me suis permis une petite escapade à un endroit où j’espérais ne pas trop voir de champs en culture. Question de faire le plein d’énergie en oubliant le plus possible les tracas.