Développer une vision, les yeux fermés

Publié: 10 décembre 2024

Yeux fermés

Fermez les yeux! Oubliez les contraintes financières, morales ou autres. Laissez aller votre mémoire et vos rêves. Quels sentiments vous reviennent?

C’est une étape que j’ai vécue dans un cours de formation continue en gestion à l’ITAQ. Une période ou la situation de notre ferme n’était pas très bonne. On avait beau mettre ça sur le dos de certains imprévus auxquels on ajoutait une année récolte catastrophique qui arrivait à l’an #3 d’un gros projet d’investissement. Je sentais le besoin d’en connaître un peu plus coté gestion.

Et me voilà en train d’essayer de fermer les yeux en oubliant ce qui me tracasse pour essayer de m’accrocher, me rappeler une odeur, un frisson, une situation qui me remplis d’émotions ou m’apaise. Au fond pour quelles raisons j’ai choisi d’être agriculteur? Vous allez peut- être me dire : C’est quoi ça! T’appelle ça de la gestion?

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Faire le plein pendant que j’essaie de faire le vide

Je me suis permis une petite escapade à un endroit où j’espérais ne pas trop voir de champs en culture. Question de faire le plein d’énergie en oubliant le plus possible les tracas.

Et si j’en ajoute en essayant de voir la ferme idéale que je convoite dans 10 ou 20 ans! Qu’est-ce qui fait que j’ai choisi l’agriculture?

J’ai vraiment fait ce choix alors c’est certain que si je suis inspiré à l’idée de faire plus de 100 heures par semaine au travail j’avais certainement un rêve quelque part! Il s’est peut- être enfoui en dessous des obligations financières. C’est probablement la raison pour laquelle je me sens à bout de ressources.

Et même si j’essaie d’éliminer les contraintes cérébrales ça demeure un processus difficile afin de bien nommer les choses. J’y arrive graduellement au fil de la formation pendant laquelle je découvre qu’on s’épuisait à nourrir la ferme pendant que de mon côté j’avais un sentiment d’avoir l’esprit vide.

Enfin, j’avais le privilège d’en apprendre un peu plus sur la façon d’organiser notre gestion afin d’amener la ferme à combler nos aspirations professionnelles, humaines et familiale.

J’avale ma formation comme une éponge et je passe graduellement en mode planification d’actions qui vont nous y conduire. Je fais donc notre tout premier plan d’affaire détaillé de différentes actions à entreprendre afin d’arriver aux objectifs.

Le processus humain continue son cheminement au fil des idées que j’ajoute soit dans la colonne de gauche ou celle de droite. Et plus ça avance plus le brouillard s’éclaircit en laissant entrevoir peu à peu l’image du genre d’environnement rêvé auquel j’aspirais.

Aujourd’hui je suis conscient que cet exercice fait partie d’un évènement crucial par rapport au développement et la vision qu’on a su intégrer sur notre ferme afin d’arriver aux résultats d’aujourd’hui. C’est un processus vivant qu’on doit reprendre au fil de notre cheminement et peut être ajuster si les résultats tardent à suivre.

La vraie gestion n’est pas seulement une opération comptable. Cette gestion comptable doit correspondre à nos valeurs et à nos besoins humain. Quand on arrive à combler nos aspirations personnelles, ce qu’on appelle les efforts deviennent une passion qui nous donne l’énergie et la détermination d’arriver à notre rêve.

Profession agriculteur

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Paul Caplette

Paul Caplette

Agriculteur et collaborateur

Paul Caplette est passionné d’agriculture. Sur la ferme qu’il gère avec son frère en Montérégie-Est, il se plaît à se mettre au défi et à expérimenter de nouvelles techniques. C’est avec enthousiasme qu’il partage ses résultats sur son blogue Profession agriculteur.