Gare au syndrome post météorologique!

On vit une certaine anxiété reliée aux conditions de l'été passé quand il tombe un coup d'eau comme en fin de semaine.

Publié: 25 juin 2024

blé couché par le vent et la pluie

On a reçu tout près de 100 mm de pluie ici. On en voulait, ça en prenait, et il en est tombé en grande quantité.  Et qui dit grande quantité de pluie accompagnée par du vent dit que ça devient difficile pour le blé d’automne de rester debout. Dans certains secteurs on dirait qu’il ressemble à quelqu’un en état d’ébriété qui marche avec sa caisse de bière bien pleine. Il finit par s’écraser quelque part.

Pour la pluie aussi, le slogan : « la modération a bien meilleur gout » s’applique. Mais dame météo en fait à sa tête!  Faut donc vivre avec.

Hier j’ai donc partagé une photo d’un de nos pires secteurs pour illustrer certaines zones vraiment écrasées au sol mais après avoir mis mes bottes de « rubber » pour aller faire une tournée de l’ensemble des champs je dirais que 90% de nos surfaces sont en grande forme malgré leur « dernière brosse de la saint jean ».

Le canola commence sa floraison

On dirait qu’on vit un certain malaise du syndrome post météorologique! 2023 on avait vécu une période très sèche voire trop sèche, suivie d’une mousson qui nous est tombée dessus à répétition pendant une quarantaine de jours.

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Avec le printemps arrosé de 2025, c’est fou le nombre de ronds où on a observé des retards d’assèchements de sol. Je me suis promené en essayant de géoréférencer les contours de ces zones afin d’essayer de comprendre ce qui s’y passe.

On ressent une légère anxiété de revivre le même scénario qu’on ne veut surtout pas revivre, surtout pas deux années d’affilée!

On avait du blé de printemps avec seulement 50% des épis de sortis vendredi dernier et on se retrouve aujourd’hui avec un blé à 75% pollinisé. L’idée de protéger les épis avec un fongicide vendredi était trop tôt et maintenant il est trop tard.

Je note les images agrométéo et souhaitons qu’il n’y ait pas d’infection. Traiter trop vite n’est probablement pas mieux que traiter trop tard… Ce qu’on pourrait illustrer comme un chasseur qui tire une balle dans le bois sans avoir vu le chevreuil en espérant que la balle en attrape un… au cas où!

De fortes pluies causent aussi énormément de pertes par lessivage de nos dernières applications d’azote. Saviez-vous que le fait d’avoir des arbres disposés stratégiquement sur nos bandes riveraines diminue de 10 fois les possibles pertes de l’azote vers le cours d’eau?

Un peu d’eau en surface dans le soya en semis direct. L’infiltration se poursuit.

C’est une des raisons qui nous poussent à aller de l’avant dans nos aménagements afin de récupérer le maximum des intrants du champ et les garder dans le champ. L’eau s’infiltre lentement mais sûrement.

Notre trèfle en sous-couvert va surement apprécier l’eau qui pourra lui permettre de patienter jusqu’à la récolte. Le canola sort ses fleurs, les pois verts aussi et le blé d’automne, malgré sa démarche chambranlante de la Saint-Jean, devrait avoir une bonne réserve d’eau afin de remplir convenablement ses grains.

Nos petits pois verts ont profité de la pluie pour fleurir.

Nos haricots secs sont beaux et il n’y a pas de trace d’asphyxie pour le moment. Pour finir, le maïs qui roule jusqu’à maintenant sur l’azote organique est bien vert mais ça s’annonce dernière minute pour le dernier fractionnement de l’azote à venir.

On demeure connecté aux champs et on se fait confiance en espérant éviter l’été 2023.

Profession agriculteur

À PROPOS DE L'AUTEUR

Paul Caplette

Paul Caplette

Agriculteur et collaborateur

Paul Caplette est passionné d’agriculture. Sur la ferme qu’il gère avec son frère en Montérégie-Est, il se plaît à se mettre au défi et à expérimenter de nouvelles techniques. C’est avec enthousiasme qu’il partage ses résultats sur son blogue Profession agriculteur.