Tellement excitée avec ses beaux souliers neufs que Gertrude a décidé d’assister à un événement en plein air de deux jours. Deux belles journées au beau milieu de nulle part à jouer de la musique et à se laisser aller à giguer jusqu’à 11 heures le soir. Pour elle ça équivaut à une soirée « rave »! Et oui, 11 heures pour du blé c’est possible quand on récolte en andain. Ça nous permet de commencer facilement une heure plus tôt et on peut terminer plus tard car la rosée, s’il y en a, couvre seulement 25% de toute la surface.
Me voilà sur place tôt le lendemain pour m’assurer qu’elle se remet bien de sa soirée mouvementée. Diagnostic bizarre en faisant la vérification du niveau d’huile. Pas normale comme couleur et le niveau est plus haut que la veille. Coup donc! As-tu pris de drôles de substances? Pourtant le moteur ronronne sans fumée apparente mais j’ai quand même un drôle de feeling. Je ne veux pas la rendre anxieuse. C’est un problème héréditaire dans ce modèle de moteur. Peut-être une chemise qui commence à percer ou un joint qui commence à fuir.
Il a suffi de 2 minutes à plein régime pour constater que ce n’est pas normal. Ça ne sent pas bon! Trop de fumée blanche à la sortie du reniflard de la panne à l’huile. Comme d’habitude le bris nous arrive un vendredi après-midi. J’appelle au service, on m’envoie un mécano pour faire un diagnostic. Je lui avait dit, à Gertrude, de ne pas s’inquiéter, que le service était beaucoup plus rapide que de passer aux urgences.
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Faire le plein pendant que j’essaie de faire le vide
Je me suis permis une petite escapade à un endroit où j’espérais ne pas trop voir de champs en culture. Question de faire le plein d’énergie en oubliant le plus possible les tracas.
Pendant que le mécano se dirigeait vers chez-nous sur les gyrophares, je fais une purge d’huile pour réaliser que le problème s’annonce majeur. Diagnostic : on doit mettre Gertrude dans le coma question de lui faire une opération à cœur ouvert. Pendant qu’on jongle avec l’idée de carrément la débrancher ou l’avenue de lui trouver un organe disponible pour lui faire une transplantation, j’appelle un agriculteur pas très loin qui pourrait sûrement s’assurer de la remplacer le temps de sa convalescence.
Ça nous prend quelqu’un qui idéalement n’a pas encore récolté des céréales pour éviter de se payer un ménage supplémentaire. De la semence sélect et fondation on ne niaise pas avec ça! Chanceux dans notre malchance du vendredi l’agriculteur est disponible. « Ouin à quel prix tu t’attends? » Je m’en fous à l’heure ou a l’acre organise-toi pour tout ramasser en fonction de ce qu’il y a dans le champ. Je sais ce que ça coûte rouler une batteuse et encore plus ce que ça coûte de perdre de la récolte de belle qualité dans le champ.
Pour la petite histoire: un jour, un agriculteur du coin était venu voir Gertrude en lui demandant combien elle chargeait pour lui faire ses récoltes étant donné qu’il faisait récolter par quelqu’un d’autre avant. Légèrement insultée Gertrude lui a répondu gentiment : Tu viens de poser la mauvaise question! Tu dois me vouloir moi! Je vaut plus que mon compte en banque !
Sacré Gertrude, ce n’est pas le caractère qui lui manque. Sérieusement, on pense vraiment tout faire pour la remettre sur pied. Ensuite, on va s’organiser pour qu’elle fasse plus attention à ses sorties nocturnes. Ça ne sert à rien de giguer toute la nuit si tu n’es pas capable de faire ta journée le lendemain!
