Notre Agrocentre organisait une journée de ski la semaine dernière. On était trois agriculteurs du coin inscrits pour finalement me retrouver le seul du groupe. Un rendez- vous chez le médecin pour un. Un empêchement pour l’autre. La dernière fois, c’était moi l’absent parce que je m’étais blessé. Faut croire qu’on vieillit! J’étais quand même motivé à retrouver le groupe.
Une des rares matinées de l’hiver où le thermomètre indiquait -18oC. Arrivé sur place, je place mon équipement et je pique une jasette à l’extérieur, question de me mettre dans l’ambiance. Je n’ai pas une bonne mémoire des noms, mais j’en connais déjà quelques-uns tout en faisant connaissances avec d’autres. Nous sommes sur la route, on discute de tout et de rien jusqu’à ce qu’on arrive tout près de la montagne dans un tout petit rang en serpentin pas très convivial.
Le fameux GPS nous donne toujours le chemin le plus court, mais pas nécessairement le plus beau. Tellement de bosses qu’une des portes des casiers s’est ouverte d’elle-même jusqu’à ce que quelqu’un s’en aperçoive. Ouf, on n’a rien perdu et on peut maintenant en rire. L’organisation est bien rodée et je m’habille dans l’excitation de découvrir une toute nouvelle montagne.
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Faire le plein pendant que j’essaie de faire le vide
Je me suis permis une petite escapade à un endroit où j’espérais ne pas trop voir de champs en culture. Question de faire le plein d’énergie en oubliant le plus possible les tracas.
De la belle neige fraîche et pas beaucoup d’attente. On a une vue sur le lac Memphrémagog. Il manque seulement un peu de soleil, mais c’est quand même magnifique. La température est maintenant confortable et on s’affaire sur nos planches. 15h40 mes jambes brûlent. C’est le temps de rentrer. Bonne jasette encore en prenant une bonne bière. Le souper est censé arriver bientôt, mais l’heure avance pendant qu’on jase. L’horaire s’annonce serré, car notre chauffeur nous a bien averti : 19 h tout le monde dans l’autobus!
Je commande quelque chose de simple pour m’assurer d’être dans les temps. Ceux qui me connaissent savent que je mange très lentement. Comble de malheur : les assiettes arrivent une à une, mais jamais la mienne. La serveuse s’inquiète : vous avez pris quoi déjà? Ben un burger Owlshead! Désolé, je vous apporte ça. Mon burger arrive, il est 18h35. Excusez-moi les gars, je ne vous parle plus pendant 20 minutes, question d’envaler mon assiette. En plus, il était excellent!
Quelques-uns commencent à se lever de table. Lâche pas mon Paul! On va t’attendre. 18h50, je me lève, prends mon manteau et une grosse poignée de frite laissant les autres dans l’assiette. L’autobus décolle comme prévu à 19 h pour entreprendre le trajet de retour dans un silence quasi total.
Une expérience à reproduire. C’était relax et ça m’a permis d’agrandir mon cercle de connaissances. On a discuté de tout et de rien sans nécessairement parler du prix des grains qui s’effondre, des engrais qui ne sont pas donnés, etc. J’ai adoré ma 7e sortie de ski de l’hiver 2024.
Profession agriculteur