Rendez-vous avec moi-même

Même si je resterai toujours agriculteur, je dois planifier mes priorités personnelles

Publié: 28 janvier 2025

Me ventiler le cerveau. Pour certains, c'est le soleil et la chaleur. Pour moi, c'est le soleil et, quelques fois, le froid qui brûle et grille mes joues comme si j'étais allé dans le Sud.

J’avais prévu ma sortie de ski mardi ou jeudi. La météo semble plus clémente lundi. Alors je change mon programme et je décolle vers la montagne. Mon sac est toujours prêt à partir et dès que l’occasion se présente, je pars à moins d’avoir des engagements que je ne peux déplacer.

Quand même bizarre que je doive « me donner un rendez-vous avec moi-même » afin de réussir. Mais je dirais que depuis la période de la Covid, j’en ai encore plus besoin. Comme si j’avais un peu moins de résilience….

Il y a aussi le fait que j’essaie de me donner plus de temps personnel, alors que mes obligations restent les mêmes. On change l’organisation du travail, mais c’est un processus en développement donc je dois planifier le bon déroulement pour au minimum roder le changement et ensuite ça devrait nous dégager un peu plus de temps.

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Je me suis permis une petite escapade à un endroit où j’espérais ne pas trop voir de champs en culture. Question de faire le plein d’énergie en oubliant le plus possible les tracas.

Et tout ça n’a rien à voir avec ma passion pour ma profession. C’est plutôt une évolution de mes responsabilités que j’ai à prendre. Donc si je peux me rendre disponible pour tel ou tel engagement, je devrais être capable de me rendre disponible pour m’occuper de la ventilation de mon cerveau. Je trouve qu’en hiver, c’est parfait.

Je ne peux pas me sentir coupable de me promener pendant que le travail au champ m’attend. Ça c’est une prochaine étape que j’aurai à me préparer et franchir dans le futur.

J’enfile les descentes tout en prenant des pauses biscuits face au soleil quand il se pointe. Je reprends mon souffle et j’apprécie le grand air. Faire du ski en milieu de semaine me fait aussi remarquer que plusieurs sont à la retraite. Certains sont plus jeunes que moi! Coup donc ! Suis-je en train de manquer quelque chose?

Lors du Salon de l’agriculture, j’ai aussi rencontré plusieurs conseillers avec qui j’ai travaillé dans le passé. Ils me disaient être arrivés à la retraite. Ils étaient là par plaisir et on discutait plus de voyages et de nouvelles activités que le prix du maïs ou des fertilisants. Ça met les choses en perspective.

Et même si je suis conscient que je resterai toujours agriculteur, je sais que je dois planifier mes priorités personnelles. Objectif que je dois réussir pendant que je suis en parfaite santé. Bizarre impression. Mais ça semble plus facile quand c’est la diminution de nos capacités ou la maladie qui nous obligent à ralentir ou complètement arrêter.

Pourtant, quand je suis en forme je me dis : J’suis encore capable pis j’aime ça! Effectivement ! Mais je dois vivre de cette passion différemment. C’est en résumé le résultat de la ventilation de mon cerveau. À suivre!

Profession agriculteur

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Paul Caplette

Paul Caplette

Agriculteur et collaborateur

Paul Caplette est passionné d’agriculture. Sur la ferme qu’il gère avec son frère en Montérégie-Est, il se plaît à se mettre au défi et à expérimenter de nouvelles techniques. C’est avec enthousiasme qu’il partage ses résultats sur son blogue Profession agriculteur.