Rapport post-récolte

Publié: 23 juillet 2024

Rapport post-récolte

NDLR: Mine de rien, Paul vous offre aujourd’hui son 500e blogue. Merci, Paul, pour cette assiduité et ta générosité.

On vient tout juste de terminer notre récolte de blé d’automne. Trois moissonneuses dans le champ, trois transbordeurs et deux semis-remorques.

On a tout sorti rapidement afin de protéger la qualité du grain. Tout est en silo, prêt pour le séchage à basse température. Si on additionne nos pois verts ça représente 30% de nos superficies totales en culture.

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Les résultats sont dans le haut de notre moyenne quinquennale et légèrement en bas de nos attentes pour le blé d’hiver. Pourtant, on a connu une belle reprise au printemps et on n’a raté aucun point de régie.

Cette année on a fait une parcelle d’évaluation de différentes variétés de blé. Résultats préliminaires à chaud: un bon 30% de différence de rendement entre un blé de haute qualité pour l’alimentation humaine versus un blé à destination fourragère.

Quatre répétitions de chacune des variétés sur la longueur complète du champ et les résultats sont constants et tiennent la statistique. C’est au moins ça. Au moins on peut se consoler en se disant que, coup donc! on a perdu le tour de bien réussir du blé d’hiver.

J’ai bien hâte d’entrer ça dans mon fichier Excel afin de comparer la rentabilité économique finale entre les deux destinations.

En génétique on n’a rien pour rien. Si on sélectionne certaines propriétés comme le taux de protéine, un bon indice de chute, etc. ça peut entraîner certains compromis du côté du rendement global.

C’est encore un réflexe bien ancré : on aime mieux récolter 7 tm/ha que 5,5 tm. En fait, j’essaie de comparer : 7 tm de blé à 11 % de protéine ça donne 77 unités protéines. 5,5 tm de blé à 14,5 % ça donne 79,7 unités protéines. Alors lequel a le mieux performé?

Bien sûr on gage sur le 7,5 tm. Mais au fond, si le client désire un blé performant avec un bon taux de protéine et d’excellentes qualités boulangères, on doit compenser en quelque part dans l’échelle de prix.

Est-ce qu’on pourrait ajouter des surprimes sur les ingrédients ou propriétés du blé? Comme le % de protéine, l’indice de chute, et peut être d’autres propriétés de qualité boulangère qui augmentent la performance du meunier tout en améliorant la qualité boulangère globale…

Au final, je dois au minimum couvrir le différentiel de rendement et recevoir une compensation quant à la charge de travail additionnelle. C’est ce qui me reste à calculer avant de débuter ma prochaine saison.

La réflexion s’impose.

Profession agriculteur

À PROPOS DE L'AUTEUR

Paul Caplette

Paul Caplette

Agriculteur et collaborateur

Paul Caplette est passionné d’agriculture. Sur la ferme qu’il gère avec son frère en Montérégie-Est, il se plaît à se mettre au défi et à expérimenter de nouvelles techniques. C’est avec enthousiasme qu’il partage ses résultats sur son blogue Profession agriculteur.