On a pu commencer à semer un peu de blé de printemps lundi après-midi. L’idée c’était de faire la calibration pour notre parcelle sélect de semence. Pas d’espace pour se tromper quand tu as seulement les huit sacs nécessaires pour couvrir la parcelle de 1 ha. Donc on calibre à l’ancienne en utilisant petits sacs, mini balance et grand ruban à mesurer.
Marquer le sol comme un animal qui marque son territoire et go, Pierrot avance pendant que je compte les pas pour m’assurer d’une longueur qui représente une certaine quantité qui va tout entrer dans le petit sac. Le « thrill », c’est d’obtenir des résultats quelques fois à seulement quelques pieds de différences d’un test à l’autre.
Signe de l’expérience du marcheur marqueur! On fait les conversions en fonction de la surface semée et bingo on recommence. Pour plus de précision, on ne tient pas compte de la charte de la compagnie sous le levier d’ajustement. On prend carrément la mesure au mm près directement sur la cannelure.
À lire aussi

Faire le plein pendant que j’essaie de faire le vide
Je me suis permis une petite escapade à un endroit où j’espérais ne pas trop voir de champs en culture. Question de faire le plein d’énergie en oubliant le plus possible les tracas.
Le sol est très beau et parfait pour un semis efficace en mode semis direct. Pour nous, c’est toujours un peu complexe d’obtenir un bon compromis du côté de la profondeur de semis. En général, Gertrude s’occupe bien des résidus, mais il arrive qu’on retrouve certains amoncellements ici et là qui, eux, font que la semence se retrouve un peu trop en surface.

On applique un peu plus de pression, ça semble mieux, mais à un moment donné, on doit juger le juste milieu pour arriver à quelque chose d’optimum. On doit porter attention aux variations des quantités de résidus et de la texture du sol qui change.
Donc pendant que Pierre roule, c’est moi qui joue à la poule pas de tête à gratter afin de peaufiner les ajustements. On termine la parcelle et on passe au statut suivant. Une petite journée, mais tout est bien rodé.
Et voilà que le lendemain matin, j’arrive avec ma lampe frontale autour du tracteur… « Y fait frette »! Pendant le chargement, j’ai beau avoir mon manteau d’hiver et ma tuque, je suis pourtant gelé. Difficile à croire les prévisions qui nous annoncent 17 degrés Celsius. Au fil de la journée, les hausses de températures promises se sont réalisées.
On termine le blé et on passe aux pois fourragers au travers d’une certaine surface de blé d’hiver en dessous de nos standards. Pendant que je cherche la semence de pois, je constate que c’est beaucoup plus facile de trouver les semences quand elles sont traitées à la couleur bleu ou rose. Faut tout de même que ça serve à quelque chose!
En fait, je trouve ça plaisant chercher les semences au milieu d’un sol bien granuleux accompagné de micro tiges, de racines et même d’une végétation en pleine croissance sans avoir eu à tout bouleverser en espérant que ça sèche, alors que là tout est à point et sans effort. Seulement un peu de patience.
Par contre, ces temps-ci, ça nous prend une tuque pas très loin parce que le dicton : en avril ne te découvre pas d’un fil tient toujours. Attachez donc votre tuque et bonne saison!
Profession agriculteur