Ça commence par une crevaison à arrière d’un tracteur. Je mets ma pulvérisation sur pause. Un vendredi après-midi en plus. On change de plan afin d’avancer ailleurs. Avec le beau temps, ce n’est pas les chantiers qui manquent.
Il me semble que depuis quelques années, on se retrouve régulièrement, soit en mode urgence pour arriver à sauver des opérations entre deux déluges, soit on se remet en mode urgence pour rattraper tous les travaux qui nous semblent en retard quand on a enfin une séquence de beau temps.
Voilà qu’un peu plus tard en journée, on se prépare à une opération banale : prendre le pick-up pour escorter Gertrude. Hein! Quoi? Le pick-up n’avance plus! Bris insolite non conventionnel qui arrive là! Oui, on a un pick-up 2003 propre et efficace, mais qui arrive à 290 000 km. Déjà entendu un conférencier en gestion demander aux gens dans la salle : combien d’entre vous roulez avec des véhicules de plus de 10 ans? On pouvait aisément compter les mains levées!
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Faire le plein pendant que j’essaie de faire le vide
Je me suis permis une petite escapade à un endroit où j’espérais ne pas trop voir de champs en culture. Question de faire le plein d’énergie en oubliant le plus possible les tracas.
Alors on passe au plan D « débrouille toé! ». On déménage Gertrude pour une rare fois sans escorte légale. Après tout, on est vendredi. Fait beau et clair. Voilà qu’une auto me colle aux fesses… J’essaie de me tasser sur une entrée. Impossible depuis qu’ils ont installé les nouveaux piquets bleu fluo pour urgence trop près de la route. Normalement j’arrivais à m’installer dans une entrée de cour, maintenant je dois me chercher un espace plus large en bordure de route. Le véhicule s’affiche et j’arrive à me tasser.
Le véhicule passe d’un air soulagé et je le vois entrer dans son entrée 500 mètres plus loin.
Une fois arrivés au champ, on s’installe pour commencer à lever le convoyeur à courroie et le câble acier brise! Un autre bris insolite! La journée avance et le temps de tout réparer maintenant ne changera rien au résultat final de la journée. On décide donc d’effectuer le retour à l’atelier du semoir 6 mètres avec l’escorte en dépannage à l’avant. Ensuite, on pourra effectuer le ménage sélect.
Sur le coin d’une intersection non achalandée, on attend que le véhicule qui arrive traverse de l’autre côté pour sortir. Non, il se colle face au semoir sans espace et on est déjà dans le fossé. Un délai d’une trentaine de secondes avant que la personne réalise qu’il faudrait peut-être qu’elle recule et nous laisser l’espace pour dégager la route. Et enfin, on arrive à l’atelier.
Je ne suis pas superstitieux. Disons que ce vendredi 13 en particulier est effectivement très spécial. On y porte plus attention parce que ça colle avec le dicton, mais ça nous arrive un mardi le 26 ou tout autre journée aussi. Y a des journées comme ça. Quand tout ce qui semble le plus simple à faire devient compliqué parce que ça arrive comme ça! Pendant que l’automobiliste rageait probablement à l’idée d’arriver en retard de 5 minutes pour sa douche avant d’entreprendre son vendredi de vacances, moi j’étais en train d’essayer de terminer une journée qui ne se passait pas comme prévu avec en perspective un week-end complet dans le champ à sauver les travaux qui urgent. Assez pour aujourd’hui! On « FARM la ferme! S’tassez! ». Profession agriculteur.
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