La demande mondiale de produits agricoles poursuivra sa croissance dans les dix prochaines années, mais à un rythme moins rapide qu’au cours des dix dernières, a indiqué la Direction de la planification, des politiques et des études économiques son dernier rapport sur l’actualité bioalimentaire.
La Direction résume les projections de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui ont livré leurs perspectives agricoles pour la période 2019-2028 publiées conjointement, l’été dernier. Les deux organisations ont aussi réalisé une analyse de sensibilité qui confirme que les prix sont la variable agricole qui réagit le plus fortement aux facteurs macroéconomiques et météorologiques.
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Les évaluations ne tiennent toutefois par compte de facteur difficilement mesurables comme l’éclosion de la peste porcine africaine, un éventuel prolongement des tensions commerciales internationales ou la mise en marché de produits végétaux comme substituts des protéines animales.
Selon l’OCDE et la FAO, la consommation mondiale de viande augmenterait de 37 millions de tonnes (Mt) de 2018 à 2028, comparativement à une hausse de 51 Mt de 2008 à 2018. La viande de volaille compte pour la moitié de la croissance projetée d’ici 2028.
Dans l’ensemble, l’expansion de la demande de viande proviendra, pour une large part, des consommateurs de l’Asie (volaille, viandes porcine et bovine), de l’Amérique latine (volaille et viande porcine) et de l’Afrique (volaille et viande bovine).
La Chine sera responsable en partie du ralentissement. À l’exception de la volaille, la consommation de viande en Chine devrait progresser moins rapidement durant la prochaine décennie puisque la population consacre une moins grande part de leur revenu supplémentaire à l’alimentation.
Les analystes de l’OCDE et de la FAO s’attendent également à ce que la consommation et l’utilisation mondiales de céréales progressent moins rapidement au cours de la prochaine décennie. Une bonne partie du ralentissement projeté s’explique par un plafonnement, ou un presque plafonnement, de la demande engendrée par la production d’éthanol. En particulier, l’OCDE et la FAO s’attendent à ce que la production mondiale de biocarburant se développe davantage au chapitre des biodiésels à base d’oléagineux ou d’huiles usagées, de l’éthanol à base de canne à sucre et des biocarburants de deuxième génération4. De même, la moins forte augmentation de la consommation mondiale de viande, décrite précédemment, atténuera la croissance du volume de céréales destiné à l’alimentation animale.
L’OCDE et la FAO ont réalisé une étude de sensibilité destinée à mesurer l’effet des principales sources d’incertitude sur les marchés agricoles. Elle révèle que les prix sont la variable agricole qui réagit le plus fortement aux chocs macroéconomiques et météorologiques5. À l’opposé, la consommation et la production mondiales sont les variables les moins sensibles à ces chocs.