
*Les prairies ont verdi, le volume augmente, ce qui nous mènera à la première coupe sous peu!
L’éternel compromis entre le rendement et la valeur nutritive du fourrage nous mène à différentes réflexions. Si on veut optimiser la qualité, la digestibilité et la valeur alimentaire des fourrages, le moment idéal est lorsque les plants sont au stade végétatif. Les jeunes plants contiennent plus de sucres, plus de protéines et plus d’énergie. En vieillissant, le ratio feuilles/tiges des plants s’inverse. Les plantes plus matures contiennent plus de lignine de par leur proportion de tige qui prend le dessus sur le volume de feuillage. Meilleure la qualité des fourrages est, plus on peut économiser sur les concentrés. Un taux de sucre plus élevé prédispose également à une meilleure fermentation.
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Comme tout n’est jamais noir ou blanc, faucher plus hâtivement n’optimise pas le plein potentiel de rendement. Les dernières années ayant été moins généreuses en rendement fourrager, plusieurs choisissent de faucher plus tardivement afin d’augmenter la quantité de récolte. Si la ration totale manque de fibre, c’est également un bon moyen d’y remédier.
Et les degrés-jours dans tout ça? Le site Agrométéo cumule au service des producteurs les degrés jours à différents endroits à grandeur du Québec afin d’aider les producteurs agricoles à déterminer à quel moment les champs devraient être suivis de près. Les degrés-jours (DJ) sont une estimation de chaleur accumulée établie selon la différence entre la température la plus chaude et la température la plus froide au-dessus de 5 oC au cours de 24 heures.
Légumineuses
Afin de maximiser la valeur nutritive, luzerne et trèfle devraient être fauchés au stade boutons (300 DJ). Si au contraire on cherche à maximiser le rendement et la persistance de nos prairies, on devrait opter pour le stade début floraison (400 DJ). Le lotier, quant à lui peut être fauché au stade mi floraison.
Graminées
Il est difficile de généraliser le stade de fauche pour les graminées, il vaut mieux les prendre individuellement afin de mieux prendre une décision éclairée.
Le dactyle et l’alpiste roseau sont les 2 graminées qui se doivent d’être fauchées hâtivement afin d’assurer leur qualité. On ne devrait idéalement pas attendre qu’elles aient atteint l’épiaison (250-275 DJ). La fétuque élevée est également une plante dont la qualité diminue rapidement à l’épiaison, son stade de récolte idéal est fin montaison (300-375 DJ). La fléole des prés (communément appelé mil) peut atteindre le stade de début épiaison sans trop affecter sa valeur nutritive (300-325 DJ). Finalement, les différents types de brome se mélangent très bien à la luzerne car leur fenêtre de récolte est très large. En plus d’être très appétant à maturité, leur valeur nutritive diminue lentement après l’épiaison (300 à 400 DJ).
Mélanges
Tel que vu plus haut, les graminées épient généralement avant les légumineuses. On devrait donc commencer la fauche par les champs ayant une prédominance en graminées. À par les exceptions du dactyle et de l’alpiste roseau, le stade de la luzerne et du trèfle seront ceux qui guideront la décision pour les champs ayant une prédominance en légumineuse.
Mais surtout, il faut garder en tête qu’afin d’assurer une bonne pérennité à vos luzernières, il est important de leur permettre au moins une floraison durant la saison pour leur permettre de faire ses réserves et ainsi assurer sa survie.
*Texte réalisé en collaboration avec le Conseil québécois des plantes fourragères. Les propos exprimés dans le texte relèvent toutefois de l’auteur et n’engagent pas le CQPF.