Semer ou ne pas semer? Telle est la question!

La présence de mauvaises herbes est importante dans certains endroits.

*Plusieurs producteurs accusent déjà quelques semaines de retard, ce qui rapproche les épandages, la fertilisation pour certains, et pour plusieurs, le semis de plantes fourragères qui n’est pas encore complété. Ce retard risque clairement d’entrer en conflit avec le semis des grandes cultures.

Le téléphone sonne : la question revient sans cesse : « Quand est-ce qu’il est trop tard pour semer mes plantes fourragères? ».

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La réponse plate et la plus fréquente : ça dépend.

Comme le soulignait l’agronome Frédérick Potvin dans sa chronique du Bulletin au printemps 2017, un printemps pluvieux est souvent favorable à l’implantation de nombreuses mauvaises herbes nuisibles. Semer jusqu’à la fin mai ne signifie pas nécessairement l’échec d’une implantation, mais il est probable que la prairie s’implante en même temps que les adventices. Une fauche de désherbage pourrait alors être nécessaire pour éviter que celles-ci montent en graines. Et si le fourrage est récolté, alors que les mauvaises herbes sont présentes, sa qualité risque d’en souffrir.

Plus on s’approche de la mi-mai, plus on se synchronise avec la période critique pour la levée simultanée des mauvaises herbes avec le semis. Alors, que faire?

Quelques stratégies à envisager :

  • Si on souhaite semer maintenant avant les chaleurs, il est recommandé d’utiliser une plante-abri comme l’avoine. Son caractère agressif en fait un bon compétiteur contre les mauvaises herbes, limitant ainsi leur espace. Il faut toutefois être bien conscient qu’elle peut aussi compétitionner la prairie, et que sa fenêtre de récolte est courte.
  • Une autre option est de reporter le semis et attendre que le sol se réchauffe et opter pour une plante-abri comme l’herbe du Soudan. Il est possible de préparer le terrain, laisser les mauvaises herbes former un tapis de verdure, puis les éliminer avant le semis. C’est ce qu’on appelle la technique du faux-semis. L’herbe du Soudan protégera par la suite l’implantation, surtout si des conditions chaudes et sèches s’installent en juin.
  • Réévaluer vos besoins fourragers. Avant de tout semer à la hâte, calculez les besoins réels de vos troupeaux. Il est parfois judicieux de reporter une partie du semis de plantes fourragères au mois d’août.

*Texte réalisé par Caroline Matteau en collaboration avec le Conseil québécois des plantes fourragères (CQPF). Les propos exprimés dans le texte relèvent toutefois de l’auteur et n’engagent pas le CQPF.

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