Estimations du bétail au 1er juillet 2005

Publié: 21 août 2005

Ottawa (Ontario), 17 août 2005 – Le cheptel de bovins au Canada a affiché une forte augmentation, ayant atteint le nombre record de 17,3 millions de têtes au 1er juillet 2005, soit 17 jours avant que les États-Unis n’acceptent le premier envoi de bovins vivants en provenance du Canada en plus de deux ans.

Selon l’Enquête de juillet sur le bétail, menée auprès de 18 000 agriculteurs, les producteurs comptaient à leurs fermes 537 000 têtes de bovins de plus qu’au 1er juillet 2004. Cette augmentation de 3,2 % découlait en grande partie des débouchés restreints pour les bovins.

En outre, cette enquête permet de constater que les stocks de porcs ont augmenté pour atteindre près de 15,0 millions de têtes, en raison d’une diminution des exportations.

Les résultats de cette enquête reflètent l’incidence de l’interdiction qui a frappé l’exportation de bovins canadiens. Les États-Unis ont levé l’interdiction après le 1er juillet qui est la date de référence de l’enquête.

Le 18 juillet dernier, les États-Unis ont accepté les premiers envois de bovins vivants en provenance du Canada depuis plus de deux ans. Quatre jours plus tôt, un jury américain avait annulé une injonction visant à empêcher la réouverture de la frontière aux bovins canadiens.

L’interdiction est entrée en vigueur le 20 mai 2003 à la suite de la divulgation d’un seul cas déclaré d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), ou maladie de la vache folle. La frontière est demeurée fermée à toutes les exportations de boeuf canadien jusqu’en septembre 2003 ainsi qu’aux importations de bovins vivants jusqu’au 18 juillet 2005.

L’expansion du cheptel a ralenti comparativement à l’année qui a suivi l’interdiction. Le niveau record de l’abattage au Canada et la baisse des importations ont pallié en partie l’état lamentable des exportations de bovins vivants.

L’augmentation du cheptel est concentrée en Alberta
Une grande partie de l’augmentation des stocks à l’échelle nationale peut être attribuée à l’Alberta, où le nombre de bovins a augmenté de 7,8 % au cours de l’année ayant précédé le 1er juillet 2005. Pendant cette période, les envois interprovinciaux de bovins d’engraissement à destination de l’Alberta ont augmenté considérablement.

L’Alberta est la province qui produit le plus de bovins. On y trouve à la fois des parcs d’engraissement et des installations de transformation. De plus, bon nombre des bovins qui ont été «mis en réserve» aux termes d’une initiative du gouvernement fédéral se trouvent en Alberta.

Bien que les stocks de bovins du Manitoba et de la Saskatchewan aient augmenté, l’ampleur de la hausse a été limitée par les envois accrus à destination de l’Alberta. Au 1er juillet 2005, le cheptel de bovins du Manitoba n’avait augmenté que de 0,3 % par rapport à la même période l’an dernier, alors que celui de la Saskatchewan avait augmenté de 3,4 %.

Les stocks de bovins du Canada central ont diminué légèrement. Pendant que le cheptel de bovins du Québec a chuté de 3,0 %, celui de l’Ontario a accusé une diminution minime de 0,4 %.

Cependant, si on recule davantage dans le temps, les agriculteurs canadiens ont déclaré à leurs fermes 1,6 million de têtes de bovins de plus qu’au 1er juillet 2003, peu de temps après l’imposition de l’interdiction.

Les provinces des Prairies ont enregistré la plus grande partie de la montée en flèche du nombre de bovins au cours des deux années ayant précédé le 1er juillet 2005. Ensemble, ces trois provinces ont enregistré une hausse de 1,4 million de têtes de bovins, l’Alberta ayant figuré en tête.

Au cours de ces deux années, les cheptels de bovins au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta ont augmenté de 10,4 %, de 13,7 % et de 13,1 %, respectivement.

Les vaches de réforme sont retenues
Pour la première fois en juillet, les producteurs ont répondu à d’autres questions afin d’aider à l’analyse de l’incidence relative à la fermeture de la frontière au niveau de la ferme. Les répondants devaient fournir des données relatives au nombre de vaches de réforme dans leur exploitation et au poids des bovins d’engraissement.

L’Enquête sur le bétail de juillet montre que les producteurs ont retenu les vaches qui auraient été habituellement réformées si les conditions avaient été à la normale. Au 1er juillet 2005, il y avait 914 600 vaches de réforme au Canada, ce qui représentait 13,9 % des 6,6 millions de vaches dans les fermes.

Les éleveurs de bovins de boucherie ont retenu 763 200 vaches de réforme, ou 13,9 % des 5,5 millions de vaches dans les fermes de bovins de boucherie. Entre-temps, les producteurs laitiers ont déclaré que 14,3 % du 1,1 million de vaches laitières étaient des animaux de réforme.

Les producteurs de bovins ont fait savoir que 31,6 % de toutes les vaches, ou 2,1 millions de têtes, étaient âgées de plus de 7 ans (en 1997, on a banni certains produits servant à nourrir les bovins). Règle générale, les vaches d’élevage de boucherie étaient plus vieilles. Environ 35,1 % de toutes les vaches d’élevage de boucherie avaient plus de 7 ans, ce qui représentait 1,9 million d’animaux. Par contre, les producteurs laitiers ont déclaré retenir moins d’animaux âgés (13,5 %) appartenant à ce groupe.

Les animaux de poids plus léger représentaient 46,6 % des 3,1 millions de bovins d’engraissement. À l’opposé, quelque 25,9 % des bovins d’engraissement appartenaient à la catégorie de poids lourd.

En outre, les agriculteurs ont fait remarquer qu’ils donnent une ration alimentaire de finition à plus de la moitié (1,7 million de têtes) du total des animaux d’engraissement. Les rations alimentaires à haute teneur énergétique se traduisent par des gains de poids beaucoup plus rapides, de sorte que ces animaux seront prêts pour l’abattage plus rapidement que s’ils recevaient des rations de fourrage grossier.

Les exportations chutent à la suite de la fermeture de la frontière
La crise de l’ESB s’est traduite par des nombres records de bovins dans les fermes canadiennes. Cependant, cette crise a également neutralisé la valeur des exportations de boeuf du Canada à destination des marchés mondiaux.

En 2002, avant la crise de l’ESB, la valeur des exportations de bovins et de boeuf atteignait en tout 3,9 milliards de dollars, soit l’équivalent de 11 millions de dollars de ventes quotidiennes. En 2004, cette valeur avait chuté pour se fixer à 1,9 milliard de dollars seulement, soit moins de la moitié de la valeur atteinte en 2002.

Le commerce constitue un facteur crucial à l’industrie bovine canadienne. L’essor de cette industrie au cours des années 1980 a coïncidé avec la libéralisation des échanges commerciaux, et a été principalement alimenté par les exportations à destination des États-Unis, partenaire commercial le plus important du Canada.

D’autres facteurs ont pallié la chute des exportations. L’abattage, le facteur le plus important, a augmenté pour atteindre des niveaux records. Au cours des six premiers mois de 2005, l’abattage avait augmenté de 6,9 % par rapport à la même période en 2004 et de 33,7 % par rapport aux six premiers mois de 2003. La demande intérieure, assortie d’une baisse des importations de boeuf, ont alimenté ces augmentations.

Parallèlement, les prix de l’ensemble des bovins, soit les animaux d’abattage, les animaux d’engraissement et les veaux, ont dégringolé en raison de la surabondance intérieure ayant découlé de la chute des exportations.

Bien qu’il y ait eu un rehaussement depuis les mois ayant suivi l’interdiction, les prix à l’abattage au printemps 2005 se chiffraient à 76 % des prix constatés au printemps 2003.

La hausse du nombre de porcs coïncide avec la baisse des exportations
Au 1er juillet 2005, les agriculteurs comptaient 15,0 millions de porcs dans leurs fermes, soit 0,9 % de plus qu’à pareille date en 2004.

Au cours des six premiers mois de 2005, les exportations ont diminué pour se fixer à 3,8 millions d’animaux, soit un nombre de 11,0 % inférieur à celui des exportations records déclarées pendant la même période de 2004. Les exportations de porcs ont monté en flèche à la suite de la fermeture de la frontière aux bovins canadiens.

Malgré la chute des exportations au cours des six premiers mois de 2005, celles-ci sont demeurées supérieures de 18,7 % aux exportations des six premiers mois de 2003 (avant la crise de l’ESB). Bon nombre des animaux exportés étaient de jeunes porcs destinés à l’engraissement aux États-Unis.

La hausse des prix des porcs, le faible coût des aliments qui leur sont destinés de même que les fortes exportations ont été favorables aux producteurs de porcs.

Stocks de bétail au 1er juillet
 BovinsPorcsMoutons
 en milliers de têtes
 200420052004200520042005
Canada16 75817 29514 83814 9761 2381 226
Atlantique2952953583464850
Québec1 5151 4704 3504 380280301
Ontario2 3082 3003 6903 725340319
Manitoba1 7501 7552 8902 9408281
Saskatchewan3 5403 6601 3501 395160145
Alberta6 4006 9002 0302 020248248
Colombie-Britannique9509151701708082
Nota: La somme peut ne pas correspondre aux totaux en raison de l’arrondissement.

Les rapports Statistiques de bovins, vol. 4, no 2 (23-012-XIF, gratuit), Statistiques de porcs, vol. 4, no 3 (23-010-XIF, gratuit) et Statistiques de moutons, vol. 4, no 2 (23-011-XIF, gratuit) sont maintenant accessibles en ligne. À la page Nos produits et services, sous Parcourir les publications Internet, choisissez Gratuites, puis Agriculture.

Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :

Statistiques Canada
http://www.statcan.ca/

À lire aussi

Estimations du bétail au 1er juillet 2005

Le monde agricole déçu des engagements du gouvernement Legault

Les promesses agroenvironnementales et la tarification carbone ne sont pas à la hauteur des attentes de l’UPA et des Producteurs de grains du Québec. Entrevue.