Les champs de fraises dureront toujours grâce à cet étudiant d’été mexicain

Publié: 24 août 2022

Professeur Edel Perez-Lopez avec le stagiaire Dagoberto.

Un étudiant brillant en biotechnologie – qui fait partie d’un groupe de près de 2 200 stagiaires venus au Canada grâce à Stage de recherche Globalink – partage son expertise en matière d’extraction d’ADN/PCR à un laboratoire de l’Université Laval pour étudier un parasite qui menace les cultures de fraises québécoises et découvrir comment empêcher son apparition.


Québec, QC, 22 août 2022 – un étudiant en ingénierie biotechnologique du Mexique met en œuvre ses compétences en extraction d’ADN et en tests PCR au Canada cet été, en aidant des agriculteurs québécois de fraises à combattre un groupe de parasites appelés des cicadelles qui menacent la culture de petits fruits partout dans le monde.

Dagoberto Torres García, un étudiant de premier cycle de l’Instituto Tecnológico y de Estudios Superiores de Monterrey, travaille sous la supervision d’Edel Pérez López, phytopathologiste et professeur adjoint à l’Université Laval et chercheur principal chez EdeLab. Dagoberto fait partie des quelque 2 200 étudiantes et étudiants qui participent au programme Stage de recherche Globalink de Mitacs à travers le Canada — dont plus de 600 réalisent leur stage au Québec. Il aide à l’identification des insectes porteurs des bactéries qui propagent une nouvelle maladie nocive qui touche les champs de fraises partout dans le monde, et améliore la compréhension de comment le changement climatique engendre l’apparition des insectes dans des endroits comme le Québec où on ne les a jamais aperçus auparavant.

« Nous savons que les agriculteurs du Québec ont dû accroître le montant d’insecticide qu’ils utilisent au cours des deux dernières années en raison de la hausse des insectes qu’ils perçoivent, » explique Dagoberto, en notant que la province est le plus grand producteur de fraises, à l’origine de plus de la moitié des fraises cultivées au pays. Malgré sa réputation méritée de Goliath de la culture de fraises au Canada, la production des fraises au Québec diminue progressivement et est actuellement inférieure de 16 pour cent à la quantité record de 2017, selon Statistique Canada.

« Notre but, c’est d’identifier pourquoi ceci arrive ainsi que les bactéries qui en sont responsables, quel parasite les porte, et ce que nous pouvons faire pour atténuer la propagation de la maladie de façon durable, » dit-il.

Le projet de recherche innovante – financé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec – est non seulement le premier projet à caractériser le pathogène responsable de la maladie émergente, mais il a également entraîné la découverte de plus de cinq genres de cicadelles jamais aperçues au Canada auparavant, un phénomène que l’équipe soupçonne être lié aux changements des schémas de migrations des insectes engendrés par le réchauffement climatique. Dagoberto applique ses compétences en dépistage génétique aux échantillons d’insecte récoltés des champs du Québec pour identifier les cicadelles porteuses du pathogène nocif en étroite collaboration avec Jean Durivage, étudiant de premier cycle, ainsi qu’avec Nicolas Plante et Anne-Sophie Brochu, étudiants à la maîtrise d’EdeLab à l’Université Laval.

« Maintenant, les agriculteurs ne savent pas s’il s’agit d’un insecte ou de plusieurs insectes qui sont responsables de ce problème, ou le rôle de certains facteurs comme la température, » dit Dagoberto, dont la passion pour l’agriculture durable est liée à la production de luzerne, de maïs et de produits laitiers de sa famille au Mexique.

« Une fois que nous aurons ces connaissances, nous pourrons conseiller les agriculteurs sur les meilleures stratégies de gestion de maladie pour combattre ce parasite nocif de façon écologique », dit-il.

Le laboratoire travaille de concert avec plusieurs agriculteurs québécois, tel que la ferme Onésime Pouliot à Saint-Jean-de-l’Île-d’Orléans, un fournisseur important de fraises. Pour Daniel Pouliot, propriétaire de la ferme, la cicadelle est un nouveau parasite qui émerge non seulement sur les fraises, mais sur les framboises aussi. « Pour maintenir la production commerciale, nous devons savoir quels sont les problèmes exacts et comment les gérer, donc cette recherche est essentielle, » dit-il.

Marine Marel, gestionnaire des projets de R-D chez la ferme Onésime Pouliot, ajoute : « Nous comptons sur la collaboration avec l’université afin de partager notre connaissance et nos observations, d’innover et de maintenir l’agriculture durable. »

L’opportunité de faire ses études au Canada et de faire une contribution significative à l’agriculture durable est une expérience que Dagoberto n’est pas prêt d’oublier. Après avoir reçu un accueil chaleureux au Québec, il prévoit revenir à l’université pour poursuivre sa maîtrise. « La plupart des gens ne considèrent pas jusqu’à quel point l’agriculture peut être difficile. Ils voient les plantes ou les baies au magasin, et ils pensent que c’est aussi simple que de planter une semence et de la regarder croître, » dit-il. « J’aimerais aider à changer cet état de fait et à sensibiliser davantage de gens à l’importance de la gestion des cultures. »

Edel Pérez López explique que le programme Stage de recherche Globalink est « une occasion incroyable d’établir des rapports entre le secteur privé et le financement » et de trouver des étudiantes et étudiants de premier cycle talentueux qui n’auraient pas autrement découvert son laboratoire. « Le criblage moléculaire de centaines d’insectes est un travail important qui aide à faire avancer notre projet plus rapidement, » dit-il. « En même temps, Dagoberto obtient de l’expérience précieuse en laboratoire qui ne lui aurait pas été aussi accessible dans son propre pays. C’est une situation gagnant-gagnant pour l’innovation. »

En tout, près de 2 200 étudiantes et étudiants de près de 35 pays participent au programme Mitacs Globalink cet été pour aider à résoudre des problèmes complexes à travers une gamme de secteurs industriels, de la santé et le bien-être à la robotique, la technologie et l’environnement. Les stages de 12 semaines ont été conçus pour favoriser les liens de recherche internationale et stimuler l’économie du Canada, et ils sont disponibles à plus de 70 universités.

Depuis 2009, Mitacs a jumelé plus de 8 000 finissants du premier cycle avec des professeurs et professeures des universités canadiennes grâce à son programme Stage de recherche Globalink. Le programme promeut le Canada comme une destination de choix pour y effectuer de la recherche et met en lumière l’expertise canadienne dans le domaine de la recherche à l’échelle mondiale.

« Mitacs est très fier de soutenir les étudiantes et étudiants par l’entremise de Stage de recherche Globalink, pour que la recherche comme celle de Dagoberto puisse finalement aider les gens au Québec, au Canada, et partout dans le monde » dit John Hepburn, PDG de Mitacs. « Stage de recherche Mitacs Globalink aide les participantes et participants à obtenir de l’expérience en recherche ici au Canada, pour faire progresser l’innovation et créer des opportunités intéressantes pour les étudiantes et étudiants internationaux qui décident souvent de poursuivre leurs études ici. »

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