Une bande riveraine c’est bien, mais une bande riveraine pensée, planifiée et qui dure, c’est encore mieux. Deux agronomes du Club Conseil Gestrie-Sol agroenvironnement, Marie Bourgault et Laurianne Levert-Gauthier, ont partagé lors d’un webinaire organisé par le CRAAQ leur expérience des dernières années quant à l’installation et la conservation des bandes riveraines. Le but n’était pas tant d’expliquer la réglementation et l’installation de ces dernières que d’exposer les ressources en place pour aider les conseillers et les producteurs à traduire en succès les efforts mis en place.
Il faut en effet une dose de conviction pour entreprendre les bandes riveraines, mais si le projet est bien expliqué, avec les pour et les contre, il est plus facile d’aller de l’avant, indiquent les agronomes.
Agri-Réseau dispose de l’outil Ma banque riveraine, permettant de faire des plans, des devis et indiquant les subventions disponibles à la mise en place d’une bande riveraine. Un fichier Excel est également offert afin de calculer les coûts d’aménagement sur les superficies cultivables. On y trouve de plus de l’information pour aider à structurer une demande collective.

Le Club Conseil Gestrie-Sol agroenvironnement a de plus élaboré l’autre guide, À chacun sa bande. On y expose les fruits d’un travail qui a mené à l’installation de 55 km de bandes riveraines au coût de 280 000$. L’intérêt du document est qu’il retrace des travaux effectués depuis dix ans. Bien que les sept modèles proposés aient évolués, tout comme les appuis avec le programme Prime-vert, plusieurs d’entre eux ont fait leurs preuves. Une route des bandes riveraine est même accessible à Granby pour constater de la route le résultat après une décennie.

Un des constats de l’équipe est que si beaucoup d’argent est mis sur l’implantation, beaucoup moins est consacré à l’entretien, une clef importante de la conservation des bandes riveraines. Il faudra songer entretenir la bande une à deux fois par année et le taux de mortalité moyen est de 10%.
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Un autre guide, À chacun son entretien, qui est le petit frère de l’autre, a été lancé en 2021, pour justement couvrir la question du maintien de la bande riveraine. Il revoit en fait le projet d’entretien et de coordination des bandes riveraines de la MRC Haute-Yamaska. On y discute du moment de la plantation, des espèces à envisager et du type d’aménagement, selon les buts recherchés. Il est question de l’entretien (avec des professionnels ou pas), des ravageurs dont il faut tenir compte et du contrôle des espèces envahissantes (berce du Caucasse, érable à Giguère, roseau commun, etc.). On aborde aussi les moyens visant à encourager les espèces bienvenues (pollinisateurs, oiseaux, chauve-souris) et la biodiversité, en plaçant des nichoirs ou des tas de pierres.
Comme il peut être difficile de s’y retrouver quand une bande riveraine est envisagée, un bottin des ressources est aussi rendu disponible sur le site internet du Club Conseil Gestrie-Sol agroenvironnement.
Le club a, de plus, élaboré le programme Biodiversité au champ qui reconnaît les efforts des producteurs. Le cahier de charge comprend trois volets avec quatre niveaux de reconnaissance. Deux certifications ont été accordées en accord avec le programme en 2022. Un webinaire gratuit sera offert le 22 février prochain sur le sujet par le club.
Comme le disent Marie Bourgault et Laurianne Levert-Gauthier, leur MRC offre un soutien financier touchant plusieurs volets et accompagne les producteurs, ce qui n’est pas le cas ailleurs. Chaque MRC a sa réglementation à laquelle il faut se conformer. Il est cependant possible d’aller chercher de l’appui. Même si ce travail est de longue haleine, il a fait depuis des convertis au sein des MRC, souligne Laurianne Levert-Gauthier.