Longueuil (Québec), 8 décembre 2005 – « Une véritable politique de développement durable de l’agriculture québécoise doit permettre de trouver un équilibre entre les objectifs environnementaux, économiques et sociaux tout en permettant d’assurer la pérennité aux entreprises. » C’est en ces termes que leprésident de l’Union des producteurs agricoles (UPA), M. Laurent Pellerin,s’exprimait aujourd’hui devant la Commission des transports et del’environnement qui procède à des auditions sur le projet de loi 118 sur ledéveloppement durable.
Déjà l’UPA s’était exprimée sur l’avant projet de loi au printempsdernier lors de la consultation publique menée par le ministre duDéveloppement durable, de l’Environnement et des Parcs, M. Thomas Mulcair. Lemonde agricole avait alors mis en lumière les résultats des dix ans de sastratégie agroenvironnementale dont, entre autres, l’évolution marquée depratiques respectueuses de l’environnement. En parallèle, l’UPA avait faitressortir la pression énorme exercée sur les agriculteurs afin qu’ilss’adaptent rapidement aux modifications réglementaires en constante mutation.L’organisation avait aussi déploré que l’aide financière promise n’a été quepartiellement allouée.
« La récente rétrospective nous amène à constater que l’agroenvironnementfait partie du quotidien des agriculteurs malgré le contexte économique etsocial difficile », aux dires de M. Pellerin. D’ailleurs, lors du congrèsannuel de l’organisation tenu la semaine dernière à Québec, une résolutionsans équivoque a été entérinée demandant au Gouvernement d’élaborer unevéritable politique québécoise de développement durable de l’agriculture.Celle-ci devra s’appuyer essentiellement sur une stratégie commune d’actionsur le terrain, un cadre politique en environnement partagé par les principauxministères impliqués, des programmes de soutien orientés vers l’atteinted’objectifs clairs et mesurables, une approche réglementaire cohérente ainsiqu’un mécanisme de coordination et de suivi gouvernemental auquel lesprincipaux partenaires sont associés.
Pour les producteurs, les retombées positives seront directementproportionnelles aux moyens consacrés et à la volonté de leurs partenaires,tant le Gouvernement que les organismes du milieu, à véritablement appuyer lesagriculteurs dans leur démarche.
Le président de l’UPA a profité de l’occasion pour citer en exemple levaste projet de partenariat public privé de mise en valeur de la biodiversitédes cours d’eau en milieu agricole lancé cette année. Les dix projets déjà surles rails dans neuf régions du Québec rallient des producteurs et desintervenants de tous les horizons pour concrétiser à court terme des solutionsréalistes et adaptées.
Dans le cadre de la politique de développement durable du Gouvernement,le monde agricole croit que certaines conditions devraient être respectées,notamment un cadre réglementaire progressif basé sur l’approche ferme parferme, une garantie de la viabilité des entreprises, la reconnaissance desprogrès accomplis et des coûts environnementaux s’y rattachant ainsi que lerespect des engagements financiers du gouvernement.
L’UPA a salué l’initiative du gouvernement de tendre vers ledéveloppement durable et de responsabiliser l’ensemble du gouvernement à cettefin. « La protection de l’environnement doit devenir un enjeu positif. Il fauttrouver le moyen de ramener un climat social plus respectueux des uns et desautres, notamment par la réalisation de projets terrains impliquant unpartenariat des différents intervenants et une mobilisation autour d’objectifscommuns », de conclure M. Pellerin.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Ministère Développement durable, de l’Environnement et des Parcs du Québec
http://www.menv.gouv.qc.ca
Union des producteurs agricoles (UPA)
http://www.upa.qc.ca/
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