Ankara (Turquie), 14 janvier 2006 – L’aide internationale pour combattre la grippe aviaire commence à affluer vers la Turquie, premier pays où le virus H5N1 a fait des morts hors de l’extrême-orient, et une personne a été hospitalisée à Bruxelles avec des symptômes proches de ceux de la maladie.
Selon les autorités belges, le malade est rentré jeudi d’un voyage en Turquie où il avait séjourné dans une région touchée par la grippe aviaire. Il s’agirait d’un journaliste d’origine turque qui avait effectué un reportage dans la région de Van (est), touchée par l’épizootie, selon les médias belges.
La Turquie, où la maladie a fait trois morts et contaminé 15 autres personnes, va recevoir 35 millions de dollars de dons et prêts dans le cadre d’un programme patronné par la Banque Mondiale pour aider les pays affectés à lutter contre la grippe aviaire, a annoncé vendredi le ministre turc de l’Agriculture, Mehdi Eker.
Quinze millions de dollars de prêts de la Banque sont complétés par 20 millions de dollars de dons provenant d’un fonds alimenté par des pays et des organisations internationales, a précisé M. Eker.
La Commission européenne a de son côté promis d’allouer aux pays frappés par la grippe aviaire 80 millions d’euros, dont 35 millions pour l’Asie. Le montant dévolu à Ankara n’a pas été précisé. Mais la Turquie peut d’ores et déjà compter sur une avance de 4 millions d’euros pris sur les fonds « élargissement » de 2007, dans le cadre des négociations d’adhésion à l’UE entamées en octobre.
Les Etats-Unis ont annoncé de leur côté vendredi l’envoi lundi d’une équipe d’experts en Turquie.
Le président français Jacques Chirac a appelé vendredi le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan pour lui faire part de sa « solidarité » et lui proposer l’aide de la France.
Les autorités turques ont décidé d’autre part samedi à l’issue d’une réunion avec les producteurs de volailles de constituer un comité technique qui remettra la semaine prochaine des propositions au gouvernement afin d’aider un secteur durement touché par la crise, a déclaré le vice-Premier ministre Abdüllatif Sener aux journalistes au terme de la table ronde.
Selon un spécialiste, la consommation de volaille a chuté de près de 70% depuis l’apparition des premiers cas fin décembre.
Les autorités sanitaires enquêtent par ailleurs sur le décès suspect d’une fillette de deux ans et demi vendredi à Diyarbakir (sud-est).
Mais selon M. Eker, l’enfant était traitée depuis longtemps pour une infection pulmonaire et il ne devrait a priori pas s’agir d’un cas de grippe.
Le virus mortel H5N1 est apparu dans l’extrême est du pays et s’est rapidement propagé vers l’ouest, affectant environ un tiers des 81 provinces turques.
Près de 600 000 volatiles ont été abattus pour endiguer la propagation de la maladie et une campagne massive de sensibilisation a été lancée à travers le pays, selon le ministre de l’Agriculture.
Les journaux turcs rapportaient samedi le cas de trois enfants de Van (est) et de Samsun (nord-est) contaminés par le redoutable virus qui ont recouvré la santé après avoir été soignés à l’hôpital.
Selon un médecin cité par le journal Hürriyet, ils ont été sauvés par un bon système immunitaire, une rapide prise en charge médicale après avoir eu des contacts avec des poulets, et enfin par leur traitement au Tamiflu, médicament antiviral actuellement considéré comme le plus efficace contre la maladie.
Les trois victimes ayant succombé à la maladie, enfants d’une même famille de Dogubeyazit (est), avaient en revanche été admises à l’hôpital plusieurs jours après l’apparition des symptômes.
À lire aussi

Le monde agricole déçu des engagements du gouvernement Legault
Les promesses agroenvironnementales et la tarification carbone ne sont pas à la hauteur des attentes de l’UPA et des Producteurs de grains du Québec. Entrevue.
Source : AFP