Bush veut s’attaquer à la politique agricole européenne

Publié: 8 janvier 2001

George W.Bush, 43ème président des Etats-Unis, aura en charge l’élaboration d¹une nouvelle politique agricole, le Fair Act voté en 1995 arrivant à échéance en 2002. Le nouvel occupant de la Maison blanche n’a pas caché sa volonté de conquête de nouvelles parts de marché et de développement de la puissance de feu des Etats-Unis tous azimuts. Une ambition assortie d’un combat annoncé pour imposer les organismes génétiquement modifiés et la viande aux hormones à l’Union européenne.

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George Bush ne « tolèrera plus aucune subvention déloyale à l’égard de l’industrie américaine. Les agriculteurs américains n’ont pas leurs pareils et ils doivent pouvoir prétendre à des conditions de concurrence saine ». Le candidat républicain est résolu à « faire tout ce qui est en son pouvoir et à utiliser toutes les armes dont il dispose pour ouvrir les marchés agricoles internationaux ». C’est sur l’ouverture des frontières que repose la prospérité de l’agriculture américaine, estime-t-il. La meilleure méthode pour atteindre ses objectifs est que le congrès lui accorde le mandat de négociation, qui a été donné à tous les présidents américains depuis Gérald Ford jusqu’en 1994. L’administration Clinton n’a pas été capable de renouveler ce mandat, ce qui a empêché les États-Unis d’obtenir l’ouverture des marchés qu’ils souhaitaient, explique-t-il. Le prochain round de négociations internationales sera l’occasion d’éliminer complètement et définitivement toutes les subventions agricoles ainsi que les barrières tarifaires », affirme George Bush. Le candidat républicain exige que disparaissent les obstacles commerciaux à la circulation des produits alimentaires sains dans le monde. En 1999, souligne-t-il, alors que la moitié du soya américain, 40% du coton et un tiers du maïs produits aux États-Unis étaient génétiquement modifiés, l’Union européenne a imposé un moratoire sur l’importation des cultures OGM. Sans apporter la moindre preuve scientifique, qui justifie sa position. Malgré sa condamnation de l’Europe devant l’OMC pour refus d’importation de viande aux hormones, elle a continué de faire barrage à la viande de boeuf américaine. George Bush se battra pour imposer les productions américaines aux Européens et les obliger à adopter des règles commerciales fondées sur des bases scientifiques. Si des sanctions doivent être décidées, le candidat républicain juge préférable qu’elles ne concernent pas le commerce des denrées, ce qui pénalise les producteurs, mais qu’elles soient prises contre le gouvernement responsable.

S’agissant de la prochaine loi américaine sur l’agriculture, George Bush estime que l’État doit aider les agriculteurs à s’adapter à la loi du marché en leur garantissant un solide filet de sécurité. Les agriculteurs américains ont subi de plein fouet la crise des matières premières sur les marchés internationaux. C’est pourquoi, estime le candidat républicain, il faut leur apporter de nouvelles aides d’urgence, sous forme de paiements directs cohérents avec la loi agricole de 1996. Comme Al Gore, Bush est favorable à une réforme de l’assurance récolte pour en élargir la couverture et mieux prendre en compte les besoins des agriculteurs.

Source : Les Echos