Le Centre canadien pour l’intégrité des aliments (CCIA) a sondé l’opinion des Canadiens quant à leurs perceptions et leur niveau de confiance dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire au pays.
Lorsque le CCIA a demandé aux répondants pourquoi ils pensaient que le coût des aliments avait augmenté, les agriculteurs n’ont pas été mentionnés. Les problèmes de chaîne d’approvisionnement ont été mentionnés comme la principale cause perçue, ce qui concorde généralement avec les enquêtes précédentes du CCIA. Les résultats de cette année suggèrent toutefois que les profits des entreprises alimentaires inquiètent davantage.
« Depuis cet été, nous avons constaté que la confiance est stable envers les agriculteurs, mais la question de l’abordabilité constitue en réalité un risque », a déclaré Ashley Bruner, directrice générale par intérim et directrice de la recherche du CCIA.
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« Les gens ne semblent pas comprendre l’impact des phénomènes météorologiques extrêmes, des problèmes de main-d’œuvre et des conflits mondiaux. Il y a certains éléments pour lesquels nous ne communiquons pas ou ne diffusons pas bien les faits. Les agriculteurs seraient à ce niveau. »
Moins de personnes dans la chaîne d’approvisionnement blâment les problèmes à l’échelle du système, a déclaré Ashley Bruner. Le CCIA note par contre « une augmentation du nombre d’actions motivées par le profit ».
La plus grande préoccupation actuelle des Canadiens concernant la nourriture concerne son coût. Sur plus de 20 « problèmes de vie » mentionnés dans l’enquête du CCIA, le coût de la nourriture a atteint un niveau record.
Selon le sondage, les Canadiens seraient également de plus en plus préoccupés par le manque de transparence. Conjuguée à un monde de plus en plus instable, la perception de systèmes alimentaires opaques pourrait à terme avoir des répercussions négatives sur les agriculteurs. Ashley Bruner a déclaré que la perception de la transparence avait chuté dans tous les domaines.
« Une chose surprenante que nous avons constatée ces dernières années est que la question de l’environnement n’est pas sur le radar des gens à mesure que le coût de la nourriture augmente. Il existe un sentiment général selon lequel il n’existe aucune incitation publique ni aucune volonté de lutter contre le changement climatique. C’est un gros problème. »
C’est aussi un sujet sur lequel les agriculteurs sont à l’avant-garde, a-t-elle souligné. « Cela repose en grande partie sur nos épaules… Nous devons continuer d’essayer de faire baisser les prix des denrées alimentaires en étant plus efficaces et plus durables. »
Source: Manitoba Co-Operator, Matt McIntosh