Météo : la sécheresse plane sur le Canada

L'Abibiti, Chaudières-Appalaches, Québec et le Bas-Saint-Laurent font partie des zones où la sécheresse s'est installée

Publié: 22 mars 2024

Météo : la sécheresse plane sur le Canada

Plusieurs provinces pourraient faire face à d’importants problèmes de sécheresse avec l’arrivée prochaine de la saison des cultures. Les cartes d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) faisant la surveillance de la sécheresse montre que la quasi-totalisé du pays souffre d’un manque d’eau à divers stades. Le Québec s’en tire plus ou moins bien avec une sécheresse anormale, dont la surface s’est étendue, mais la situation est plus grave dans les Prairies et la Colombie-Britannique où le déficit d’eau est beaucoup plus marqué avec des zones de sécheresse exceptionnelles.

Selon AAC, 71 % du pays était classé dans les catégories de temps anormalement sec (D0) ou de sécheresse modérée à exceptionnelle (D1 à D4), dont 85 % des terres agricoles du pays.

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L’analyse en date du 29 février montre que nord du Québec est affecté dans une zone qui s’étend de l’ouest à l’est, en descendant vers le sud, ce qui comprend l’Abibiti. Chaudières-Appalaches, Québec et le Bas-Saint-Laurent font également partie des zones où la sécheresse s’est installée.

Dans son commentaire, AAC indique que le sud des régions centrales (Québec, Ontario) ont « reçu des précipitations inférieures à la normale en février, la majeure partie de la région du sud ayant reçu moins de 40 % des précipitations normales ». Un écart avec les température a également été observé. « Les températures dans la région centrale du Canada ont été plus chaudes que la normale, une grande partie de la région ayant atteint de 3 à 5 degrés de plus que la normale », peut-ont lire sur le site de AAC. Le résultat est qu’à la fin de février, « 63 % de la région du Centre était classée dans les catégories de temps anormalement sec (D0) ou de sécheresse modérée à grave (D1 à D2), dont 46 % des terres agricoles de la région ».

La situation dans les provinces du centre du Canada n’est toutefois pas jugée catastrophique. On indique que les déficits de février n’ont « qu’une incidence minime sur la cote de sécheresse globale, les conditions saisonnières et à long terme étant peu préoccupantes au-delà d’une cote de sécheresse anormale ». Il restera à voir si le mois de mars influencera les données puisque les précipitations dans le sud de la province ont été peu importantes jusqu’à maintenant. C’est une autre histoire dans plusieurs régions qui ont connu des tempêtes hivernales importantes.

Le reste du pays a enregistré également un hiver doux, des températures moyennes mensuelles de 3 à 5 degrés supérieures à la normale, à l’exception de la Colombie-Britannique et du sud de l’Alberta où les températures ont été proches de la normale ou légèrement inférieures à la normale. Bien que certaines régions aient connu des précipitations supérieures à la normale (sud de la Colombie-Britannique, les régions agricoles de l’Alberta et la Saskatchewan), la quantité de précipitations reçues, même à des niveaux supérieurs à la normale, n’a eu que très peu d’incidence sur la sécheresse en place.

La suite des choses est difficile à prévoir. Les modèles météo prévoient la fin d’El Niño une transition vers La Niña. De la chaleur est assurément prévue pour le printemps. Pour ce qui est des précipitations, il est beaucoup plus difficile d’anticiper ce qui arrivera dans les prochains mois. Plus les sols seront dépourvus de neige, plus l’humidité s’évaporera. La prochaine bordée de neige prévue sur plusieurs régions au Québec en fin de semaine pourrait atténuer le problème, surtout que le temps devrait demeurer frais.

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.