Montréal (Québec), 15 juin 2001 – « La Fédération des producteurs de porcs du Québec juge excessives les modifications au règlement sur la réduction de la pollution d’origine agricole resserrant les exigences pour l’ajout d’animaux récemment adoptées par le ministère de l’Environnement. » C’est ainsi qu’a réagi M. Clément Pouliot, président de la Fédération en conférence de presse, en marge de l’assemblée générale annuelle de son organisation. « Les resserrements sont basés sur une fausse réalité. Les rejets calculés à partir du nombre d’unités animales est un concept désuet admis par le ministère de l’Environnement lui-même. On réglemente sur la base d’une fausse pression environnementale. C’est aberrant », de déclarer M. Pouliot.
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« Bien entendu, on reconnaît qu’il existe une problématique dans les régions où il y a une plus forte densité de production » a admis le président de la Fédération. « C’est justement pour cette raison que nous déployons des interventions agroenvironnementales pour améliorer les pratiques et réduire les rejets. Tant et si bien que les porcs d’aujourd’hui rejettent 40 % moins de phosphore et 30 % moins d’azote », d’expliquer M. Pouliot. Il a poursuivi en mentionnant que des plans d’action étaient en place pour réduire les sources de pollution. Les plans de fertilisation, les ajouts à l’alimentation, une meilleure gestion de l’eau sont autant d’éléments qui viennent diminuer la pression environnementale. « Il existe aussi déjà dans ces zones une réglementation plus contraignante où les producteurs doivent être propriétaires des sols pour épandre ou bien passer par un organisme de gestion des fumiers ».
En plus, aujourd’hui, les producteurs et productrices de porcs viennent de voter massivement un prélevé additionnel pour injecter encore plus d’argent dans le domaine de l’environnement. « Avec ces sommes, nous allons accélérer l’implantation du Plan agroenvironnemental, instaurer un processus de validation à la ferme et mettre en place le principe d’écoconditionnalité. Nous voulons aussi mettre l’accent sur les technologies de traitement du lisier », d’expliquer M. Clément Pouliot. Il a mentionné qu’une approche environnementale gagnante pour tous doit être basée sur la progressivité, la pédagogie et l’adaptabilité. Le gouvernement est d’accord avec ces principes. Selon le président de la Fédération, il va malheureusement à contre-courant.
Tout comme l’Union des producteurs agricoles, les représentants de la Fédération des producteurs de porcs du Québec ont été extrêmement surpris de ce revirement qui est arrivé sans préavis selon eux. « Qui plus est, il est déplorable que les décisions gouvernementales soient basées sur des données alarmistes émanant du ministère de la Santé, des données qui n’ont pas été vérifiées », de dénoncer M. Pouliot.
« Pour nous, il est clair que c’est un moratoire déguisé qui va grandement affecter les fermes familiales, la relève. D’autant plus qu’aucun argent neuf n’accompagne ces nouvelles restrictions ».
« Nous demandons au gouvernement de baser sa réglementation sur les rejets réels des entreprises, nous lui demandons aussi d’assister les producteurs porcins techniquement et financièrement sur le plan des technologies de traitement du lisier et, finalement, nous demandons que ces modifications soient appliquées sur une base temporaire et ajustées rapidement sur la base de données réelles », a conclu M. Clément Pouliot.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Le Porc du Québec
http://www.leporcduquebec.qc.ca/
Ministère de l’Environnement du Québec
http://www.menv.gouv.qc.ca