PAaris (France), 25 juillet 2001 – L’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) a annoncé mercredi la présence « à une teneur très faible » d’OGM dans les semences conventionnelles en France, tout en estimant qu’il n’y avait pas de « risque pour la santé publique ».
Des analyses effectuées sur des échantillons de semences de maïs, de colza et de soya ont « conduit à détecter dans un nombre significatif d’échantillons la présence d’un faible signal attribué à la présence de la séquence du promoteur 35S utilisé dans la plupart des constructions d’OGM autorisées », souligne l’AFSSA dans un communiqué.
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Selon les analyses réalisées par le laboratoire de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), 16 échantillons de maïs sur 39 contenaient une trace d’OGM.
« La probabilité qu’une exposition ponctuelle à des produits issus de ces semences présentes une risque particulier pour le consommateur semble extrêmement faible », avance l’AFSSA. « L’hypothèse la plus probable est la présence, à une teneur très faible, d’un ou plusieurs OGM autorisés au titre de la dissémination ou de la mise sur le marché, en France, en Europe ou dans d’autres pays avec lesquels la France fait commerce ».
L’Agence précise que « plusieurs observations amènent à considérer que la situation décrite n’est pas spécifique des lots analysés mais que la présence fortuite d’OGM (organismes génétiquement modifiés) à l’état de trace dans une proportion non négligeable des semences ou des récoltes conventionnelles paraît être actuellement une réalité ».
Quant aux effets sur la santé des consommateurs, « il n’y a pas d’éléments pour suggérer un risque pour la santé publique à partir des analyses communiquées à l’AFSSA », conclut-elle.
Le gouvernement a de son côté annoncé sa décision de renforcer « la participation citoyenne dans la procédure d’évaluation et la transparence sur les dossiers en cours d’étude » concernant la procédure d’évaluation des risques liés à la dissémination des OGM dans l’environnement. Ainsi, dès l’automne 2001, les dossiers de demande d’autorisation seront mis en ligne sur le site Internet du secrétariat de la Commission du génie biomoléculaire (CGB), afin de permettre aux Français « de poser des questions et de faire part de leur avis ». De même, en fin de procédure, l’avis de la CGB, la décision administrative et la fiche d’information relative à la commune où doit se réaliser un essai « seront également rendus publics par une mise en ligne sur Internet ».
Le gouvernement ajoute dans un communiqué par les ministères de l’Agriculture, l’Environnement et le secrétariat d’Etat à la Consommation que « cette volonté de transparence ne saurait avoir pour corollaire les destructions d’essais de plei pouvoirs publics » comme celles commises ces derniers jours à Beaumont-sur-Lèze (Haute-Garonne) et à Guyancourt (Yvelines). Afin de prévenir cette concertation, le gouvernement exprime son souhait « d’ouvrir une concertation avec l’ensemble des parties concernées en leur proposant l’élaboration d’une Charte de la transparence des essais d’OGM ».
Dans un communiqué, les entreprises des semences et de la protection des plantes se sont félicitées « de la position adoptée par le gouvernement quant au renforcement de la participation citoyenne ». Par la voix du porte-parole de leurs organisations professionnelles Philippe Gracien, elles notent « la condamnation sans appel par les autorités des destructions d’expérimentations de champs d’OGM ».
Source : AP