Un traité sur le partage de la technologie génétique au menu du FAO

Publié: 5 novembre 2001

Rome (Italie), 1er novembre 2001 – Les ministres de l’Agriculture et les délégués de 180 Etats de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont discuté d’un accord international sur le partage de la technologie génétique en vue de protéger les cultures considérées comme les plus importantes pour la sécurité alimentaire mondiale.

Les Etats membres sont divisés quant à l’approbation de cet « accord international sur les ressources génétiques des plantes pour l’alimentation et l’agriculture », destiné à lutter contre la faim dans le monde, lors de la conférence bi-annuelle de la FAO qui se poursuivra jusqu’au 13 novembre.

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Le traité prévoit la mise en place d’un système pour que les pays partagent les « ressources génétiques des plantes » en ce qui concerne les cultures jugées cruciales pour la sécurité alimentaire dont la liste doit encore être établie de façon définitive. Les Etats-Unis et l’Union européenne veulent que la liste finale comprenne un plus grand nombre de cultures par rapport à celle actuellement proposée.

L’accord vise d’ailleurs à élargir l’éventail et le type des cultures dans le monde.

Une étude de la FAO montre, en effet, qu’au fil des ans, les hommes ont cultivé environ 7.000 espèces différentes pour leur nourriture. A l’heure actuelle, ce chiffre a diminué de telle sorte qu’environ 30 cultures fournissent 90% de la nourriture mondiale. La FAO estime que le traité contribuerait à la sauvegarde la biodiversité.

Plusieurs questions ont bloqué un accord jusqu’à présent, en particulier des inquiétudes des Etats-Unis et du Canada sur une éventuelle interférence avec des droits de propriété intellectuelle et avec d’autres accords internationaux concernant l’environnement ou le commerce.

Ce traité a été élaboré en juin dernier au terme d’une dure semaine de travaux qui clôturait sept ans de discussions. Il entrera en vigueur une fois que quarante pays l’auront ratifié.

La conférence se déroulera au niveau ministériel puisque le sommet des chefs d’Etat, qui devait avoir lieu parallèlement du 5 au 9 novembre, a été reporté à la suite de l’attaque terroriste du 11 septembre aux Etats-Unis. Celui-ci aura lieu du 10 au 13 juin 2002 à Rome.

Le directeur général de la FAO, Jacques Diouf, soumettra aux membres l’approbation d’une augmentation du budget de 5,4%, soit 35,5 millions de dollars (39,3 millions d’euro). Celui-ci avait été gelé à 650 millions de dollars au cours des six dernières années.

« Le directeur propose une augmentation, mais il reste à voir s’il l’obtiendra », a indiqué à l’AFP le porte-parole de la FAO, Nick Parsons.

M. Diouf rappellera à la conférence que le niveau actuel de réduction de la famine dans le monde est insuffisant. Des officiels de la FAO reconnaissent que l’impulsion et la volonté politique de lutter contre la faim dans le monde qu’aurait données le sommet annulé fera défaut à la conférence.

En 1996, le précédent sommet de la FAO s’était fixé pour objectif de réduire de moitié d’ici 2015 le nombre des victimes de la faim, actuellement estimé à 800 millions de personnes. Des officiels de la FAO reconnaissent que cet objectif est loin d’être atteint.

La conférence discutera aussi des progrès dans la révision du Code de conduite sur l’utilisation et la distribution des pesticides.

« Nous sommes très inquiets sur la menace que cela fait peser sur la santé de millions de gens et sur l’environnement », a dit M. Parsons. La FAO estime à 500.000 tonnes le stock de vieux pesticides interdits ou périmés. Ce chiffre est nettement plus élevé que les estimations précédentes qui faisaient état de 100 000 tonnes.

Enfin, les ministres confronteront leurs expériences sur la fièvre aphteuse mardi.

Source : AFP

Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :

Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)

http://www.fao.org