Annonce de fonds fédéraux pour des mesures agroenvironnementales

Publié: 1 juillet 2002

Beamsville (Ontario), 24 juin 2002 – Le ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, M. Lyle Vanclief, a annoncé l’allocation de fonds pour la mise en oeuvre de deux initiatives environnementales qui visent à développer des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et à favoriser la croissance et la rentabilité du secteur agricole et agroalimentaire canadien.

M. Vanclief a annoncé que les producteurs recevront 100 millions de dollars sur quatre ans afin d’accélérer la mise en oeuvre de plans agroenvironnementaux. M. Vanclief a également annoncé 54,5 millions de dollars sur six ans, une somme qui permettra à Agriculture et Agroalimentaire Canada et l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire de Santé Canada d’offrir aux producteurs un meilleur accès aux pesticides à emploi limité et à risque réduit, et ainsi accroître leur compétitivité à l’échelle internationale.

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« Grâce à ces mesures, les agriculteurs auront accès à de meilleurs outils pour réaliser plus rapidement les objectifs environnementaux du Cadre stratégique pour l’agriculture (CSA), a déclaré M. Vanclief. Ces mesures joueront également un rôle important pour répondre aux attentes des consommateurs à l’égard d’un système de production alimentaire plus respectueux de l’environnement. »

La semaine dernière, le premier ministre Jean Chrétien et M. Vanclief ont annoncé un plan fédéral de 5,2 milliards visant à renforcer le secteur agricole canadien afin de faire de ce secteur le chef de file mondial en matière de salubrité et de qualité des aliments, de production respectueuse de l’environnement et d’innovation. Ce nouvel investissement fédéral comprend un montant de 3,4 milliards de dollars pour la mise en œuvre du CSA, une initiative fédérale- provinciale-territoriale, élaborée de concert avec l’industrie, visant à aider le secteur à répondre aux exigences de plus en plus élevées des consommateurs et à la concurrence à l’échelle mondiale.

Aujourd’hui, M. Vanclief a fourni les détails de quelques unes des initiatives basées sur la somme de 589,5 millions de dollars visant à accélérer la réalisation des objectifs environnementaux du CSA, une approche intégrée à long terme pour une politique agricole nationale axée sur cinq élément intégrés : la qualité et la salubrité des aliments, la production respectueuse de l’environnement, la science et l’innovation, le renouveau et la gestion des risques de l’entreprise.

Les agriculteurs sont déjà reconnus pour leurs pratiques favorisant la bonne gestion des ressources naturelles canadiennes. Grâce à l’initiative des plans agroenvironnementaux, le secteur sera encore plus près de l’objectif visant une meilleure performance environnementale dans toutes les exploitations agricoles du pays.

En produisant un plan agroenvironnemental, les agriculteurs déterminent tous les risques et avantages réels et potentiels en matière d’environnement découlant de leurs activités et ils élaborent ensuite un plan d’action afin d’atténuer les risques les plus pressants. M. Vanclief a indiqué que ce plan donnera lieu à une sensibilisation accrue des agriculteurs en matière de protection de l’environnement et à une évaluation des risques et des avantages liés aux pratiques et aux activités agricoles.

« De saines pratiques environnementales telles que la planification agroenvironnementale vont de pair avec la rentabilité croissante pour les agriculteurs, a déclaré M. Vanclief. En tenant compte des préoccupations environnementales grandissantes, nous assurons non seulement une meilleure qualité de l’air, de l’eau, du sol et de la biodiversité du Canada, mais donnons également une preuve tangible à nos consommateurs du pays et à l’étranger que le Canada est un chef de file en matière de production alimentaire respectueuse de l’environnement. »

Les fonds qui serviront à accélérer l’homologation des pesticides appliqués à ce que l’on appelle des « cultures sur surfaces réduites », désignation qui vise surtout les fruits et les légumes, permettront d’améliorer la compétitivité des producteurs. Les pesticides à emploi limité sont appliqués en quantités si petites que les fabricants jugent souvent qu’il ne vaut pas la peine de dépenser pour faire homologuer les produits, car les ventes potentielles ne leur permettraient pas d’absorber ces frais.

M. Vanclief a expliqué que cet investissement permettra aux producteurs canadiens de mieux rivaliser avec leurs homologues américains, tout en leur donnant un meilleur accès à des pesticides à emploi limité et à risque réduit.

« En donnant aux producteurs canadiens accès à des technologies de lutte antiparasitaire qui sont davantage respectueuses de l’environnement, nous favorisons la rentabilité et la prospérité du secteur agricole et agroalimentaire canadien », a conclu M. Vanclief.

« Ces initiatives vont au delà de nos attentes et offrent l’occasion de se pencher sur les questions de la durabilité de l’environnement, la salubrité alimentaire, et de pouvoir concurrencer plus équitablement nos compétiteurs à l’échelle mondiale, a déclaré le président du Conseil canadien de l’horticulture, M. Ken Forth. Nous avons l’intention de déployer beaucoup d’efforts pour faire avancer ce dossier de la meilleure façon que possible.

Accélérer la planification agroenvironnementale à la ferme au Canada

Contexte

En juin l’an dernier, les ministres de l’Agriculture ont convenu de travailler à l’élaboration d’un plan exhaustif visant à accélérer la mise en oeuvre des mesures environnementales. Ce plan s’appliquerait à toutes les exploitations agricoles canadiennes et contribuerait à réaliser les objectifs importants et mesurables en matière d’environnement au niveau de l’eau, de l’air, du sol et de la biodiversité. Dans son discours du Budget, en décembre 2001, le gouvernement confirmait qu’il fournirait sa part du financement prévisible, à long terme, afin d’amener le secteur au-delà de la gestion de crise et de le rendre plus rentable et plus prospère.

Le gouvernement fédéral s’emploie ardemment, avec ses homologues des provinces et avec les producteurs, à s’entendre sur une manière commune de matérialiser cet engagement, ce qui comprend une approche uniforme des plans agroenvironnementaux à l’échelle du Canada. L’engagement du gouvernement fédéral, qui représente 100 millions de dollars, s’étend sur quatre exercices à compter de 2003. Il aidera le secteur à intensifier la planification et à mettre en oeuvre les plans prévus dans le Cadre stratégique pour l’agriculture (CSA). Il permettra aux agriculteurs et aux Canadiens de récolter des bienfaits sur le plan environnemental et il aidera à réduire les coûts que représentent pour les agriculteurs les plans agroenvironnementaux et les mesures correctives à mettre en oeuvre.

Les dernières discussions entre le gouvernement fédéral et les provinces ont donné lieu à une approche possible : une planification uniforme à l’échelle nationale qui commencerait par une analyse environnementale de base de toutes les exploitations agricoles au Canada. Cette analyse permettrait de cerner les régions et les exploitations agricoles où des mesures correctives s’imposent. L’analyse environnementale comprendrait une étude préliminaire des principaux facteurs agricoles qui peuvent menacer ou protéger l’air, le sol, l’eau et la biodiversité.

Ensuite, les exploitations agricoles où des mesures correctives s’imposent dresseraient un plan agroenvironnemental ou un plan environnemental équivalent (plan régional). (Ces expressions sont définies à la dernière page du présent document d’information.)

Cette approche des plans agroenvironnementaux sensibiliserait les agriculteurs à l’environnement. Elle les aiderait aussi à évaluer les avantages et les risques de l’exploitation agricole et à réduire ces risques. De plus, elle favoriserait l’adoption de méthodes bénéfiques pour l’environnement grâce à une meilleure gestion des nutriments, de la lutte contre les ravageurs, de l’eau et du sol, ainsi que de la biodiversité.

Il est important de disposer d’une approche uniforme à l’échelle nationale afin d’être en mesure de promouvoir des produits et services respectueux de l’environnement et ainsi, de doter les agriculteurs d’un avantage qui leur permettra de conquérir les marchés mondiaux.

Le gouvernement du Canada, les provinces et les groupes de producteurs ont appuyé l’amélioration des pratiques environnementales en adoptant divers programmes dont, depuis le début des années 1990, des programmes de plans agroenvironnementaux. Un plan agroenvironnemental permet aux agriculteurs de relever les lacunes de leur exploitation sur le plan environnemental et d’établir des objectifs réalistes pour combler ces lacunes.

Environ huit pour cent de toutes les exploitations agricoles disposent d’un plan agroenvironnemental. Dans certaines provinces, dont l’Ontario, de tels plans sont déjà en oeuvre. D’autres provinces, comme l’Alberta, mettent les plans à l’épreuve. La plupart des provinces ont établi qu’il fallait développer les programmes plus loin en offrant, par exemple, du soutien financier à long terme, les services d’experts techniques ou un meilleur suivi des résultats.

L’Ontario, l’Alberta, Terre-Neuve, l’Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick ont choisi la démarche suivante : les agriculteurs assistent à une séance d’information, effectuent eux-mêmes une évaluation de leur exploitation à l’aide d’un guide et dressent un plan d’action. En Nouvelle-Écosse, un coordonnateur du programme de plans agroenvironnementaux et un ingénieur agronome visitent l’exploitation agricole pour aider l’agriculteur à cerner les risques et à dresser un plan d’action. Le Québec a, lui aussi, une approche différente. Les agriculteurs font partie d’un Club conseil où ils cernent les problèmes d’ordre environnemental et où ils peuvent consulter un agronome qui les conseille sur la façon d’améliorer la gestion agroenvironnementale de leur exploitation.

Les agriculteurs qui adoptent des plans agroenvironnementaux deviennent plus sensibles à l’environnement, améliorent leurs connaissances en ce domaine, adoptent des méthodes plus respectueuses de l’environnement, cernent mieux les risques pour l’environnement et ont davantage accès à de l’information et à des experts. Bien qu’ils soient difficiles à mesurer, les plans agroenvironnementaux ont mené à des améliorations dans les exploitations agricoles et à l’adoption de méthodes qui contribuent à réduire l’incidence défavorable de l’exploitation agricole sur l’environnement.

Les plans agroenvironnementaux peuvent aussi être bénéfiques pour les agriculteurs en leur fournissant des fonds pour de nouvelles activités ou en modifiant les méthodes qu’ils utilisent, en leur procurant des services-conseils ou du soutien technique, de même que des avantages au niveau de la commercialisation. Beaucoup considèrent les plans agroenvironnementaux comme des moyens de montrer la bonne gestion environnementale aux Canadiens et de rehausser la réputation du secteur agricole.

La notion de plan agroenvironnemental est acceptée à l’échelle du pays. La presque totalité des participants aux programmes veulent continuer dans cette voie et aimeraient que les programmes bénéficient d’un soutien financier encore meilleur. La plupart conviennent qu’il y a lieu de rendre les plans agroenvironnementaux plus efficaces en offrant des programmes de financement gouvernementaux qui favoriseraient l’adoption de nouvelles pratiques.

Terminologie : plans agroenvironnementaux du CSA

Plan agroenvironnemental : moyen permettant de cerner de manière systématique et exhaustive tous les risques et les bienfaits actuels ou potentiels sur l’environnement résultant de l’exploitation agricole, de même que dresser un plan d’action visant à réduire les risques selon un ordre prioritaire ainsi qu’à mettre en oeuvre des mesures favorables à l’environnement. Cette démarche comprend une étude indépendante et de la documentation sur les progrès réalisés et sur la mise en oeuvre.

Analyse agroenvironnementale de base : moyen servant à établir dans quelles exploitations agricoles des mesures correctives s’imposent sur le plan environnemental suivant une étude préliminaire des principaux facteurs agricoles qui peuvent menacer ou protéger l’air, le sol, l’eau et la biodiversité.

Il faudra s’employer à approfondir cette notion et à concevoir les outils qui s’imposent. Cependant, une analyse agroenvironnementale de base peut représenter l’étape initiale d’un plan agroenvironnemental (évaluation des risques) ou encore, elle peut être entreprise par d’autres moyens comme ceux dont les banques se servent pour déterminer si une exploitation agricole est vulnérable sur le plan environnemental.

Plan environnemental équivalent (plan régional) : plan qui ressemble à un plan agroenvironnemental et qui est mis en oeuvre par un groupe de producteurs dans plusieurs exploitations agricoles d’une région géographique (bassin hydrographique, par exemple, ou autre zone écologique).

Parmi les exemples, nous pouvons mentionner les Clubs conseils du Québec ou les projets de gestion des bassins hydrographiques où les agriculteurs ont coordonné leurs efforts pour s’attaquer aux problèmes environnementaux.

Pesticides à emploi limité

Actuellement, les producteurs canadiens ont accès à moins de produits antiparasitaires que leurs concurrents des autres pays. Cela est particulièrement vrai dans le cas des cultures produites sur une superficie limitée au Canada. Ces cultures « à emploi limité » nécessitent des produits antiparasitaires pour lesquels peu d’incitatifs financiers sont offerts à l’industrie agrochimique afin qu’elle investisse dans l’homologation de ces pesticides. Les producteurs canadiens peuvent recueillir les données requises pour l’homologation d’un nouveau pesticide, mais les dépenses peuvent être exorbitantes. Cette situation désavantage les producteurs canadiens face à la concurrence internationale, plus particulièrement par rapport à leurs homologues des États-Unis, où un important financement en vertu du programme américain « IR-4 » fait en sorte que les données sont générées en vue de l’homologation de pesticides pour des cultures sur surfaces réduites, principalement des cultures horticoles.

En mai, le gouvernement du Canada a annoncé un financement de 7,3 millions de dollars pour les pesticides à emploi limité. Ces fonds visaient à réduire les risques associés aux pesticides et à introduire des produits plus sécuritaires. Ce nouvel investissement de 54,5 millions de dollars augmentera la disponibilité de produits à emploi limité et à risque réduit et aidera les producteurs canadiens à moins dépendre d’une technologie plus ancienne. AAC poursuivra ses efforts en vue de réduire l’utilisation des pesticides en coordonnant la recherche et en adoptant des systèmes de lutte intégrée qui limitent les dommages causés par les ravageurs au moyen de technologies comme la rotation des cultures, le travail du sol et la lutte biologique et chimique.

L’investissement de 54,5 millions de dollars sur six ans permettra à AAC et à l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) de Santé Canada d’accorder une homologation plus rapidement à toute une gamme de pesticides à emploi limité, ce qui améliorera la disponibilité de pesticides à emploi limité et à risque réduit. Les producteurs canadiens, plus particulièrement ceux du secteur horticole, seront mieux en mesure de soutenir la concurrence des producteurs américains, qui ont accès à beaucoup plus de pesticides homologués – plus particulièrement des produits qui sont plus sécuritaires et plus respectueux de l’environnement.

Les fonds supplémentaires permettront à AAC de créer un programme semblable au programme IR-4 américain. On procédera à des essais et à des analyses de laboratoires en vue de générer des données sur les pesticides à emploi limité d’intérêt prioritaire pour les producteurs canadiens et en liaison avec le programme IR-4 des États-Unis. Cela se traduira par des données disponibles pour des demandes d’homologation à peu près au même moment dans les deux pays.

Des liens étroits seront tissés avec le programme américain IR-4 afin d’optimiser les économies en matière d’essais au champ et en laboratoire. En outre, travailler de concert avec nos homologues américains permettra de faire fond sur le concept de marché nord-américain des pesticides et de limiter les obstacles au commerce.

L’annonce effectuée par le gouvernement du Canada le 23 mai a jeté les bases de la réduction des risques associés aux pesticides grâce à l’élaboration de fiches techniques sur les cultures pour des méthodes de lutte antiparasitaire, à l’identification des principaux risques, à l’élaboration de stratégies de réduction des risques et à la génération des premières données découlant d’essais au champ et d’analyses de laboratoire. À partir de là, les fonds supplémentaires permettront une mise en oeuvre élargie des mesures de réduction des risques visant à améliorer la disponibilité des pesticides à risque réduit et à emploi limité.

Les priorités liées à la génération des données seront fixées en consultation avec les producteurs, les fabricants de pesticides et les gouvernements provinciaux.

Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :

Agriculture Canada

http://Aceis.AGR.CA/