Herbicides et semences gonflent le bénéfice de Monsanto

Publié: 14 juillet 2004

Kansas City (États-Unis), 30 juin 2004 – Monsanto a fait état d’une hausse plus forte que prévu de son bénéfice trimestriel à la faveur de ventes vigoureuses pour ses herbicides et ses semences de spécialité, notamment ses soja et maïs génétiquement modifiés.

Spécialisé dans l’agrochimie et les biotechnologies appliquées à l’agriculture, le groupe a dégagé au troisième trimestre de l’exercice un bénéfice de 252 millions de dollars, soit 93 cents par action, contre 174 millions (66 cents) un an plus tôt.

Les analystes interrogés par Reuters Estimates tablaient en moyenne sur un BPA de 85 cents seulement.

Malgré ce résultat, l’action Monsanto a ouvert en baisse de plus de 2% sur le New York Stock Exchange en raison des incertitudes qui planent toujours sur nombre de composantes de l’activité du groupe.

Au cours d’une téléconférence, les analystes ont fait part de leurs surprise devant la hausse des réserves pour créances douteuses en Argentine, et interrogé la direction sur la perspective d’une baisse à venir des ventes d’herbicides.

Des responsables du groupe ont indiqué que cette branche d’activité continuait de stagner en raison d’une concurrence accrue, et que la croissance des ventes d’herbicides enregistrée au troisième trimestre de l’exercice était partiellement imputable à des commandes plus précoces que d’habitude de la part des agriculteurs américains.

Ces ventes anticipées ont fait bondir de 27% le chiffre d’affaires trimestriel des herbicides du groupe, notamment celles du produit vedette de Monsanto, le Roundup, et permis au chiffre d’affaires total du groupe de progresser de 14% sur la période à 1,7 milliard de dollars.

Devant le succès de ses OGM, Monsanto augmente ses prix
Monsanto a souligné que le succès du maïs génétiquement modifié en Amérique du Nord avait contribué à la croissance de 11% des ventes de son pôle semences et génétique, tandis que le maïs traditionnel s’était bien comporté lui aussi en Europe.

Le soja, le coton et le colza génétiquement modifiés ont également été des facteurs importants de croissance, a ajouté le groupe.

Le président de Monsanto, Hugh Grant, a répété mercredi que la priorité donnée à l’activité semences devrait se traduire par une croissance annuelle de 10% du BPA du groupe en 2005 et 2006.

« C’est véritablement le principal moteur de notre croissance future », a-t-il dit.

Monsanto profitera du succès de ses semences génétiquement modifier pour augmenter l’an prochain de 4-5 dollars l’acre (0,4 hectare) le prix de son soja Roundup Ready, modifié pour résister à l’herbicide Roundup, et de deux dollars l’acre celui du maïs Roundup Ready.

Le groupe estime que les agriculteurs américains ont semé cette année 26 millions d’hectares de soja Roundup Ready, soit une hausse de 800.000 hectares, et 6,4 millions d’hectares de maïs modifié, soit une hausse de 1,6 million.

Monsanto a précisé que ses résultats trimestriels avaient aussi bénéficié d’une baisse du taux d’imposition à 24% contre 33%, un ajustement favorable octroyé à titre exceptionnel après le règlement de plusieurs litiges avec le fisc américain.

Le groupe reste confronté à un problème de créances douteuses en Argentine, pour lesquelles il a revu en hausse ses provisions. Sur le trimestre, les créances qu’il redoute de ne pouvoir recouvrer ont augmenté de 30 millions de dollars.

Monsanto a également fait état de 43 millions de dollars de depenses sur les neuf premier mois de l’exercice 2004 liées à des engagements vis-à-vis de Solutia.

La société, aujourd’hui en faillite, a appartenu à Monsanto jusqu’en 1997. Elle aimerait que son ancienne maison mère prenne en charge plusieurs centaines de milliers de dollars associés au financement des retraites et à des frais de justice.

À lire aussi

Herbicides et semences gonflent le bénéfice de Monsanto

Le monde agricole déçu des engagements du gouvernement Legault

Les promesses agroenvironnementales et la tarification carbone ne sont pas à la hauteur des attentes de l’UPA et des Producteurs de grains du Québec. Entrevue.

Source : Reuters

Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :

Monsanto
http://www.monsanto.com/