Vous prévoyez détruire une prairie l’automne prochain? La tentation d’y semer du maïs le printemps suivant sera forte. Avez-vous pensé semer d’abord un blé d’automne?
La suggestion nous vient d’Elisabeth Vachon, agronome pour le compte des Moulins de Soulanges. Toute culture implantée sur un retour de prairie donnera des rendements supérieurs, convient-elle. Par contre, si l’on sème d’abord un blé, le maïs qui suivra l’année d’après donnera pratiquement autant de rendement que si on l’avait semé sur le retour de prairie, fait-elle valoir.
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Voici donc le scénario : on détruit la prairie à l’automne, puis quelques semaines plus tard on implante un blé et on en profite pour épandre du fumier. Le jeune blé se nourrira du fumier, ce qui réduira les pertes au lessivage, puis il protégera le champ contre l’érosion.
« Le rendement du blé d’automne est de 20 % à 30 % supérieur (à celui du blé de printemps), dit Elisabeth Vachon. On a même vu des cas où le rendement était 100 % plus élevé, avec 2 ou 2,5 tonnes à l’acre. » Puisque ce blé pousse dans un champ où il n’y a eu ni petites céréales, ni maïs pendant au moins trois ans, les risques de fusariose seront grandement atténués.
Si ce blé ne survit pas à l’hiver, il aura servi d’engrais vert. Le sol sera tout aussi riche en azote.
Suivant la récolte du blé en juillet, on peut en profiter pour réaliser des travaux de nivellement ou de drainage. Sinon, c’est une autre fenêtre qui s’ouvrira pour épandre du fumier. On peut ensuite implanter un engrais vert. Elisabeth Vachon évoque aussi l’idée d’implanter un trèfle dans le blé dès le printemps.
L’année suivante, le maïs donnera un rendement équivalent ou supérieur à un maïs semé sur un retour de prairie.
« Pour recycler l’azote, c’est vraiment avantageux et rentable de mettre un blé d’automne sur un retour de prairie, affirme Elisabeth Vachon. Pour les producteurs laitiers, c’est une rotation à préconiser. »