*« J’ai l’impression que mes besoins ne sont jamais entendus, que c’est toujours moi le problème. Mon estime est au plancher. »
Communiquer, c’est se faire comprendre et comprendre l’autre. Communiquer, c’est partager de l’information, mais aussi ses attentes, ses peurs, ses joies, ses besoins et ses frustrations. La communication peut être parfois très difficile pour de multiples raisons. Toutefois, communiquer avec une manipulatrice ou un manipulateur constitue tout un défi. Pourquoi?
Parce que la personne manipulatrice :
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- Vous culpabilise.
- Reporte sa responsabilité sur vous ou son entourage.
- Ne s’engage jamais vraiment.
- Communique de façon floue.
- Se croit au-dessus de toutes règles.
- Remet en question vos compétences, votre intégrité.
- Vous noie dans les détails, dans des termes techniques et vous perd.
- Se croit meilleur que tout le monde, supérieur à la race humaine.
- Ment comme elle respire.
- Ne vous écoute pas.
- Se fout de vos besoins, de vos attentes, de vos chagrins ou de votre bonheur.
- A beaucoup d’amour : pour elle-même. « Moi, moi et moi ».
Bref, par ses actions et ses paroles, le manipulateur a le potentiel de faire émerger toute une gamme d’émotions : honte, peur, culpabilité, colère et tristesse. Il y parvient en jouant avec la vulnérabilité de sa victime, comme un chat joue avec une souris.
Comment mieux négocier avec un manipulateur?
- Reconnaître et comprendre les différentes stratégies d’un manipulateur. *Se référer aux 30 caractéristiques sur mon site Web.
- Identifier vos vulnérabilités : besoin de plaire, d’être aimé, de se sentir compétent. Le manipulateur saura reconnaître vos faiblesses.
- Réduire vos attentes : afin d’être moins déçu, faites le deuil d’une communication mature, saine, d’adulte à adulte. Le manipulateur est demeuré un enfant quant à la maturité émotionnelle. Ne vous attendez pas à plus. Un chien, ça jappe, ça ne miaule pas. Un manipulateur : ça manipule.
- Lever les flous, les ambiguïtés : reformulez la phrase ambiguë et demander lui de valider : « c’est bien cela que tu me dis? ». Demandez-lui d’être plus précis : « que veux-tu dire par « je vais le faire quand j’aurai le temps? » ».
- Apprendre à dire NON sans se justifier. Vous ne voulez pas aller à cette soirée, ça ne vous tente pas? Vous n’avez pas à donner davantage de raisons. Se justifier donne des munitions à l’autre pour trouver des failles dans « votre logique » ou encore trouver des solutions pour que vous puissiez répondre à ses besoins.
- Utiliser la technique du disque rayé : un disque rayé, ça saute et ça répète la même phrase. Alors, vous répétez la même phrase à toutes ses interrogations : non merci, je ne suis pas intéressé. Mais pourquoi? Ce n’est pas cher? Non merci, je ne suis pas intéressé. Mais tu aimerais ça! Non merci, je ne suis pas intéressé.
- Faire la différence entre les faits et les opinions : lorsque l’autre porte des jugements sur vous, vos choix, vos attributs, répondez : « c’est ton opinion ». Ne débattez pas sur des sujets controversés, sur des idées ou sur des opinions. Apprenez à terminer la conversation rapidement.
Finalement, il vous faudra beaucoup de courage. Vous devrez également apprendre à tolérer l’inconfort et l’anxiété que génèrent les difficiles communications avec ce genre de personne. De plus, il faut savoir que le niveau de difficulté peut varier en fonction de plusieurs facteurs notamment du degré d’intensité de la pathologie du manipulateur et de votre vulnérabilité, du temps écoulé depuis le début de cette relation ainsi que du soutien de votre entourage. Plusieurs victimes devront recourir à de l’aide professionnelle pour y voir clair et apprendre à s’affirmer avec leur manipulateur. La survie psychologique en dépend parfois.
*texte de Claudette Desrosier, aussi disponible dans le numéro de janvier du Bulletin des agriculteurs. Abonner au magazine pour pouvoir lire chaque mois sa chronique.