Faire face à la sécheresse

Publié: 23 août 2018

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Faire face à la sécheresse

*Une sécheresse sévère a des impacts majeurs sur la production fourragère, c’est clair.

Le défi est d’assurer un équilibre entre la demande alimentaire des troupeaux et l’offre des fourrages.

On risque d’être confronté de plus en plus fréquemment à des épisodes de sécheresse et de chaleur caniculaire. Ces événements considérés comme exceptionnels il y a 20 ans tendent à se répéter de façon de plus en plus fréquente.

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Certaines espèces sont plus efficientes dans l’utilisation de l’eau de par leur enracinement profond (luzerne, maïs, sorgho) mais cela est directement lié à la structure et la texture du sol. Chaque sol possède une capacité de rétention d’eau qui lui est propre et il faut s’y adapter au risque de griller une culture si la pluviométrie est dispersée ou déficiente.

Des solutions existent à court terme, comme l’utilisation de fourrages en «urgence» (millet, sorgho, Raygrass, Festulolium, colza, chou, moha, trèfle d’Alexandrie etc) mais ils exigent une adaptation pour répondre aux besoins des animaux et correspondre à notre régie.

Il ne faut jamais oublier également que toute graine, peu importe l’espèce, nécessite une quantité suffisante d’humidité dans le sol afin de germer adéquatement. Une bonne préparation du sol selon les conditions climatiques, un bon lit de semence, un contrôle adéquat des adventices,  une fertilité et  une fertilisation adéquates sont essentiels. On doit s’adapter aux conditions du champ et ne pas hésiter à remettre en cause certaines façons de faire.

À plus long terme, et l’industrie y travaille depuis déjà de nombreuses années, on verra apparaître de nouvelles variétés fourragères tolérantes à la sécheresse et la chaleur, le mil et le brome en particulier, et de nouvelles espèces deviendront disponibles suite aux changements de nos conditions climatiques. Cela nous offrira de nouvelles avenues pour contourner ces aléas.

L’industrie travaille aussi à améliorer la précocité de nombreuses espèces de façon à obtenir de bons rendements en qualité et quantité avant l’arrivée des chaleurs caniculaires. Des changements de méthodes culturales permettront d’en tirer le plein potentiel. Par exemple, ne pas faucher trop bas, prendre soin de ne pas dégrader les champs et fertiliser adéquatement. Combler 60% des besoins nutritifs d’une culture ne permettra pas d’atteindre 100% du potentiel…

Dans les chroniques précédentes, on a parlé d’établissement de prairies à l’automne et de décisions , telles que «scrapper» ou pas sa prairie.

Considérant les impacts financiers importants de ces décisions, je me permettrai de souligner qu’il est primordial de faire preuve de discernement. Les prairies qui ont l’air «toastées» ne sont pas nécessairement mortes et démontrent parfois des capacités de récupération étonnantes. Attendre 15 jours après le retour des pluies donnera une meilleure lecture de la situation.

Scénario 1.Bonne densité, peu de mauvaises herbes, a reverdi rapidement: prudence dans la décision

Scénario 2.La prairie est clairsemée mais a peu de mauvaise herbes: sursemis

Scénario 3.Peu d’espèces végétales intéressantes, beaucoup de mauvaises herbes :resemis.

Et n’oubliez pas, il n’existe malheureusement pas de plantes aptes à poursuivre une croissance active en situation de manque d’eau. C’est physiologique. Par contre, on peut pallier à cette situation en étant stratégique dans nos choix.

*Texte réalisé en collaboration avec le Conseil québécois des plantes fourragères. Les propos exprimés dans le texte relèvent toutefois de l’auteur et n’engagent pas le CQPF.