L’Indice Scotia des produits agricoles a perdu du terrain en mai

Publié: 20 juin 2008

Toronto (Ontario), 19 juin 2008 – L’Indice Scotia des prix des produits de base, qui mesure la tendance des prix de 32 des principales exportations canadiennes, a atteint un nouveau sommet en mai, progressant de 3,9 % d’un mois à l’autre, ce qui constitue un cinquième record consécutif en autant de mois en 2008.

Agriculture
L’indice des produits agricoles a perdu du terrain en mai pour le deuxième mois d’affilée, mais affiche toujours une progression de 40 % par rapport à l’an dernier. Le prix à l’exportation demandé par la Commissioncanadienne du blé pour le blé de catégorie 1 a légèrement baissé, passant de530 $ US la tonne en avril à 484 $ US en mai, puis à 409 $ US au début dejuin. Cependant, les prix de l’orge à Lethbridge sont passés de 229 $ US latonne en avril à 241 $ US en mai et se situaient à 230 $ US à la mi-juin, sousl’impulsion de la flambée des prix du mais aux Etats-Unis. Les prix à terme àéchéance la plus proche pour le mais au Chicago Board of Trade ont fortementprogressé, atteignant 7,46 $ US le boisseau, par rapport à 4,42 $ US il y a unan, en raison des retards dans les semis de mais ce printemps ainsi que despluies torrentielles et des inondations qui ont touché la majeure partie de laCorn Belt (Iowa et Illinois), région des Etats-Unis où la culture du mais estprépondérante.

« Les stocks de mais aux Etats-Unis à la fin de la campagne agricole2008-2009 diminueront de moitié, voire plus, ce qui va accentuer les tensionshaussières sur les prix de l’éthanol pour l’essence », a expliqué Mme Mohr. « Ceprintemps, la période des semailles au Canada a été marquée par destempératures exceptionnellement froides, ce qui assombrit les perspectivespour les récoltes. »

Pétrole et gaz
L’indice du pétrole et du gaz arrive en tête en mai avec un bond de10,5 % d’un mois à l’autre et de 65,9 % sur douze mois. Le raffermissement descours de l’énergie est généralisé, les prix à l’exportation du gaz naturelcanadien ayant dépassé 10,60 $ US par millier de pieds cubes (mpc) sousl’impulsion des prix du pétrole qui se situent à des niveaux records. Le prixdu West Texas Intermediate (WTI) a atteint un nouveau sommet à 139,12 $ US lebaril en cours de séance au Nymex le 6 juin, dans une conjoncture marquée pardes tensions au Moyen-Orient, lesquelles sont liées au refus de l’Iran demettre fin à son programme d’enrichissement de l’uranium, et par une offremondiale n’ayant qu’une capacité excédentaire limitée pour atténuer lesperturbations dans l’approvisionnement. Les cours ont même établi un nouveaurecord à 139,89 $ US le 16 juin en raison de la faiblesse du dollar américain.

« Dans l’espoir de calmer les marchés pétroliers mondiaux, l’Arabiesaoudite a convié les principaux pays consommateurs et producteurs à uneréunion le 22 juin afin de discuter des mesures qui pourraient être prisespour freiner l’envolée des prix du pétrole », a indiqué Patricia Mohr,vice-présidente d’Etudes économiques Scotia et spécialiste du marché desproduits de base à la Banque Scotia. « Selon les informations obtenues, leroyaume augmentera temporairement sa production pour réduire les prix, maiscette décision ne tient pas compte des raisons qui sous-tendent les coursrecords du pétrole, soit le fait que les sociétés pétrolières,particulièrement les entreprises étrangères, ont un accès limité àl’exploration dans de nombreuses régions du monde, notamment en Russie, ce quicontribue à ralentir le rythme de mise en valeur des nouveaux champspétrolifères à l’extérieur des pays membres de l’OPEP. »

L’Arabie saoudite a commencé à accroître sa production de 300 000 barilspar jour à la mi-mai dans l’objectif de produire 9,45 millions de barils parjour (Mb/j) en juin et, selon les informations dont on dispose actuellement,elle se prépare à annoncer, probablement pendant cette réunion, qu’elleaugmentera encore sa production pour la faire passer à quelque 9,7 Mb/j, cequi constituerait une hausse totale de 500 000 à 550 000 b/j. Si cettedécision est mise en oeuvre, la production du royaume devrait représenter 91 %de sa capacité maximale susceptible d’être maintenue (10,65 Mb/j), et le tauxd’utilisation de la capacité de production dans l’ensemble du cartelatteindrait 93,8 %.

Métaux et minéraux
Les prix de la potasse au port de Vancouver sont passés à 525 $ US latonne en mai, comparativement à 504 $ US en avril, et ils atteindrontprobablement plus de 800 $ US la tonne en moyenne à la fin de 2008. BPC et IPC(agissant pour le compte de Silvinit) vendent maintenant les cargaisons dechlorure de potassium standard à destination de l’Asie du Sud-Est à 1 000 $ USCFR (livré). Les prix du matériau granulaire au Brésil, qui est en partieaffecté à la production de canne à sucre et d’éthanol, atteindrontprobablement 800 $ US CFR en juillet et 1 000 $ US en août. La plupart desagriculteurs ont les moyens de payer la potasse à prix fort, compte tenu de lahausse du rendement des cultures découlant de l’utilisation de la potasse etdes prix de ces cultures qui sont actuellement élevés (particulièrement dansle secteur des biocarburants).

Contrastant avec la flambée des prix des minéraux utilisés dans lesengrais et des cours soutenus du charbon à coke et de chaudière, les prix desmétaux de base ont perdu du terrain au cours des deux derniers mois en raisondes inquiétudes qu’engendrent les perspectives de ralentissement de lacroissance mondiale et des attentes concernant de nouveaux projets de mise envaleur de mines, particulièrement de zinc. Les prix de l’uranium au comptantont également fléchi, se chiffrant à 57 $ US la livre seulement, probablementen position de survente et tout près d’un creux, tandis que les prix descontrats à terme demeurent stables à 90 $ US.

Les prix du cuivre à la Bourse des métaux de Londres (LME) ont reculéaprès avoir atteint un sommet de 4,03 $ US la livre le 10 avril, s’établissantà 3,80 $ US en mai et à 3,76 $ US à l’heure actuelle. Cependant, les cours ducuivre se maintiennent et s’avèrent très lucratifs pour les sociétés minières.La production industrielle de la Chine a fait un bond de 16 % sur douze moisen mai, en hausse par rapport à 15,7 % en avril, en dépit d’un resserrementnotable de la politique monétaire du pays depuis le printemps 2006.

« Fait important pour la Colombie-Britannique et le Québec, les prix del’aluminium à la LME se situent également à un niveau intéressant et ilsdevraient avoisiner 1,35 $ US la livre en moyenne en 2008 et en 2009, enhausse comparativement à 1,20 $ US en 2007 », a poursuivi Mme Mohr. « Lacroissance de la production de demi-produits d’aluminium en Chine a bondi de40 % en 2007 et a progressé encore de 35 % depuis le début de l’année. Lacroissance de la demande mondiale sera de 8 % en moyenne en 2008-2009. »

Mme Mohr a également ajouté que, fait tout aussi important, après s’êtreimposée comme un exportateur net d’aluminium au début de la décennie à lasuite d’un accroissement considérable des activités des fonderies nationales,la Chine devrait redevenir un importateur net en 2009. L’offre serréed’électricité en Chine et en Afrique du Sud, situation qui risque de durerplusieurs années, contribue également à l’augmentation des frais desfonderies.

Etudes économiques Scotia propose à sa clientèle une analyse approfondiedes facteurs qui façonnent les perspectives du Canada et de l’économiemondiale, notamment l’évolution macroéconomique, les tendances des marchés dechange et des capitaux, le rendement des produits de base et de l’industrieainsi que les enjeux relatifs aux politiques monétaires, fiscales etgouvernementales.

Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :

Banque Scotia
http://www.scotiabank.ca./ScotiabankFr/index.html

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