Le Centre d’emploi agricole de la fédération de l’Union des producteurs agricoles du Centre-du-Québec a mené pendant plus d’un an demi une opération visant à mieux faire connaître les différents métiers du secteur. Cette offensive s’adressait à des conseillers(ères) en employabilité et des conseillers(ères) en orientation. Le but, leur permettre de rencontrer différents propriétaires d’entreprises agricoles afin de mieux mesurer leurs besoins en main-d’œuvre. En tout, ce ne sont pas moins de 35 conseillers qui ont visité une demi-douzaine de fermes centricoises.
La responsable du projet pilote Agri-intégration de l’UPA Centre-du-Québec, Guylaine Martin, explique que le secteur agricole est tellement vaste qu’il est nécessaire d’en faire connaître les différentes facettes : « On a des emplois dans des entreprises familiales qui ont besoin d’une ou deux personnes, mais on a aussi des entreprises avec de grosses équipes de travail. Aussi, certaines fermes offrent des emplois manuels, d’autres avec des technologies ultramodernes, donc c’était important pour nous montrer aux conseillers la large palette des emplois disponibles dans les exploitations agricoles. »
En vrai, sur le terrain, avec les producteurs…
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Le 14 novembre 2023, une cohorte de conseillers a fait une halte chez RDR grains et semences à Nicolet. L’agente administrative de l’entreprise, Audrey Fontaine, a vu dans la démarche Agri-intégration, une occasion de décrire le profil recherché pour accompagner dans ses tâches le responsable de l’usine, Denis Turgeon: « On a expliqué et détaillé à nos visiteurs qu’on recherchait un aide-cribleur qui aura à utiliser les machines pour nettoyer les grains et semences, et faire une bonne répartition de l’entreposage. Il devra également servir les clients lors de réceptions et expéditions. »
Trois mois plus tard, l’entreprise n’a pas encore trouvé le candidat idéal, mais Audrey Fontaine ne déchante pas : « C’était une opportunité pour nous de faire connaitre la définition de tâche aux orienteurs. On reste confiant pour trouver la bonne personne. »
Le volet intégration
Par contre, Yvan Bergeron, lui, a trouvé un employé Guatémaltèque et a reçu l’aide d’Agri-Intégration pour que son nouveau travailleur reçoive le soutien de la communauté de son village, Saint-Samuel, afin de l’accueillir dans les meilleures conditions : « Sentir qu’on est supporté et bien accueilli dans son nouvel environnement fait un employé plus heureux et fait, aussi, qu’il reste avec nous. Ça a été précieux pour moi. » En tout, ce sont 18 travailleurs qui ont bénéficié d’Agri-Intégration.
Guylaine Martin présentera les résultats de ce projet à succès aux responsables des centres d’emploi agricole des fédérations de l’UPA le 2 avril 2024. « Nous aimerions beaucoup que notre bonne idée soit reprise par d’autres régions, car les résultats sont tellement positifs ! »
Le comité de pilotage souhaite également soumettre son projet à divers concours dans les instances de l’UPA et dans le monde municipal.
Le volet municipal et les outils sont mis à la disposition des conseillers en employabilité. Ce projet de 263 000$ a été financé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), dans le cadre du programme Territoires : priorités bioalimentaires, et par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH), dans le cadre du Fonds d’appui au rayonnement des régions (FARR).