Longueuil (Québec), 9 octobre 2007 – Le vendredi 5 octobre dernier, la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (RMAAQ) rendait une décision très attendue dans le secteur de l’érable en statuant sur la politique d’augmentation des contingents de production de sirop d’érable pour la récolte 2008.
Une hausse de 34 % de la production de sirop d’érable pour 2008
Avec la hausse des contingents, la production de sirop d’érable augmentera de près de 34 % par rapport à la saison 2007. Ainsi, lesacériculteurs pourront produire, avec leur érablière actuelle, jusqu’à 90 % deleurs meilleures récoltes historiques. De plus, de 3 à 4 millions de nouvellesentailles pourront être mises en exploitation. En tout, cette augmentation deproduction générera quelque 45 millions de dollars de revenus supplémentairesà la ferme.
Rappelons que, depuis 2003, toute la production de sirop d’érablecommercialisé en vrac ou par le biais d’un intermédiaire (ex.: épicerie) estcontingentée. Cette mesure visait à résoudre un problème récurrent desurproduction et d’instabilité des prix. Grâce à la discipline collective etaux investissements des acériculteurs, l’industrie de l’érable est enfin surune belle lancée. En 2006, les exportations de produits de l’érable ontaugmenté de 11 %, les ventes sur le marché québécois de 10 % et lesinventaires accumulés des années antérieures ont été pratiquement tousécoulés. Désormais, il n’est plus question de « surplus » mais de constituer etde maintenir une « réserve stratégique ».
La Régie approuve la plupart des propositions de la Fédération
La Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ) avait proposé àla Régie une politique originale pour augmenter de près de 23 millions delivres la production acéricole pour la saison 2008 et ainsi suivre lacroissance des marchés. Cette politique se déclinait en plusieurs volets pourrépondre aux besoins exprimés lors de la consultation des acériculteurs aucours de l’hiver et du printemps 2007.
La Régie a reconnu le bien-fondé de plusieurs éléments de cetteproposition. Par exemple, de nouveaux contingents seront réservés pour ledémarrage de nouvelles entreprises ou encore pour les entreprises qui veulentaméliorer leur productivité en remplaçant les traditionnelles chaudières parde la tubulure moderne. Des contingents seront également dédiés àl’agrandissement des érablières existantes.
Des éléments importants sont rejetésbCependant, sur certains éléments qui demandaient de la vision et del’audace, la Régie n’a pas voulu se mouiller. En effet, la Fédération avaitaussi proposé qu’aucun contingent ne soit donné pour agrandir les entreprisesqui ont déjà atteint la taille de 25 000 entailles. Comme d’autres voletspermettront déjà à ces grandes entreprises d’augmenter leur contingent(ex. : augmentation en pourcentage du contingent actuel), elle souhaitaitqu’un volet de sa politique privilégie la consolidation des entreprises pluspetites. « Depuis le temps qu’on parle de protéger la ferme familiale… » dedire M. Pierre Lemieux, président de la Fédération, « …il fallait du couragepour prendre une décision comme celle-là et proposer quelque chose de concretpour aider la « ferme à dimension humaine » à se développer. La Régie n’a pasosé aller aussi loin. »
De même, la Fédération avait proposé de modifier le mécanisme de paiementdu sirop livré en vrac pour sécuriser un paiement « de base » et faire supporterune partie du risque de la croissance par les entreprises qui choisissentd’augmenter leur production. La Régie a préféré maintenir le mécanisme actuelqui prévoit que tous les producteurs soient payés dans la même proportion pourleur récolte et ce, en fonction des ventes globales réalisées. A cela,M. Lemieux ajoute : « C’est dommage parce que le mécanisme proposé auraitpermis, par exemple, de garantir le paiement total de la récolte à ceux dontles rendements sont affectés par des mauvaises conditions climatiques, brismécaniques, verglas, tempêtes de vent, etc. Dans une saison où la récolteprovinciale serait trop abondante pour que le marché puisse tout absorberimmédiatement, ce mécanisme aurait partagé les risques entre lesacériculteurs. » Soulignons que, contrairement à la plupart des cultures auQuébec, l’acériculture ne bénéficie d’aucun programme d’assurance récolte quipermet de gérer les risques liés aux imprévus climatiques et aux catastrophesnaturelles.
Bien que la décision de la Régie ne réponde pas à tous les enjeuxsoulevés, la Fédération des producteurs acéricoles s’affaire à la mettre enapplication pour permettre aux acériculteurs de profiter de cette opportunitéde croissance.
Le Québec produit plus de 80 % de la production mondiale de siropd’érable. Enfin, la Fédération représente les 10 000 acériculteurs etacéricultrices qui génèrent plus de 150 millions de dollars de revenus à laferme et de nombreux emplois dans plusieurs régions du Québec.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Fédération des producteurs acéricoles du Québec
http://www.siropderable.ca
Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (RMAAQ)
http://www.rmaaq.gouv.qc.ca/
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