Bilan de la rencontre des ministres de l’Agriculture

Publié: 25 juillet 2023

Les ministres de l'Agriculture se sont rencontrés à Fredericton du 19 au 21 juillet dernier.

Les ministres de l’Agriculture se sont réunis la semaine dernière au Nouveau-Brunswick dans le cadre de leur rencontre annuelle. Les discussions devaient avoir pour point central le lancement en avril dernier du Partenariat canadien pour une agriculture durable. Le programme conjoint entre le fédéral et le provincial est évalué à 3,5 G$. Le PCA durable signifie, pour le Québec, un montant global estimé à 955 M$, dont 367 M$ pour les initiatives stratégiques à frais partagés du Québec et 588 M$ pour les programmes tels que Agri-stabilité, Agri-investissement, Agri-protection et Agri-relance.

Il ne pouvait mieux tomber cette année alors que le Canada traverse depuis le début de la saison plusieurs défis climatiques, que ce soit les feux de forêts, les sécheresses, ou encore les pluies diluviennes, dont certaines ont causé des dommages plus qu’importants dans la province voisine, la Nouvelle-Écosse, au terme de la rencontre.

Les ministres se sont engagés à collaborer rapidement pour partager les données et effectuer les évaluations en vertu du cadre d’Agri-relance. Les ministres se sont également engagés à veiller à ce que les producteurs disposent d’un ensemble complet de programmes de gestion des risques de l’entreprise (GRE). Afin d’assurer la rapidité, la simplicité et la prévisibilité d’Agri-stabilité, les ministres ont convenu de la mise en œuvre d’un nouveau modèle facultatif.

À lire aussi

Bilan de la rencontre des ministres de l’Agriculture

Le monde agricole déçu des engagements du gouvernement Legault

Les promesses agroenvironnementales et la tarification carbone ne sont pas à la hauteur des attentes de l’UPA et des Producteurs de grains du Québec. Entrevue.

Il a aussi été question des risques liés aux maladies animales et de la préparation des différentes instances au pays. En ce qui a trait à la peste porcine africaine, il a été reconnu de mettre en place une collaboration entre les différents paliers de gouvernements afin d’améliorer l’état de préparation du Canada et sa capacité à réagir. Santé animale Canada a été reconnu comme le meilleur véhicule pour faire face aux différents défis soulevés par les maladies animales.

Les ministres se sont engagés à continuer de travailler avec les intervenants pour relever le défi que posent les changements climatiques et les évènements météorologiques extrêmes, comme les sécheresses et les feux de forêt, et répondre à la demande croissante d’aliments sains, nutritifs et produits de manière durable.

À la suite de la présentation de l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) et reconnaissant les difficultés auxquelles font face nos producteurs, les ministres ont convenu de créer un groupe de travail FPT (fédéral-provincial-territorial) qui étudiera les défis liés à la gestion des pesticides. Ils ont appuyé le fait que la prise de décisions fondée sur des principes scientifiques et les données pour réglementer les produits de protection des cultures est primordiale. À ce sujet, le ministre Lamontagne du MAPAQ s’est dit préoccupé par la récente démission du coprésident du comité scientifique et réitère l’importance d’une transparence exemplaire dans le processus en cours.

Le Code de conduite du secteur des produits de l’épicerie sera mis en œuvre d’ici la fin de l’année. Un bureau verra également le jour avec comme fonction de fournir de la formation, de l’éducation, des services de règlement des différends et de surveillance, en plus d’envoyer un signal aux consommateurs canadiens que le secteur de l’épicerie améliore sa transparence.

Grâce à un financement de près de 58 M$ sur cinq ans, l’Agence canadienne d’inspection des aliments devrait pour sa part obtenir une réserve stratégique de vaccins pour aider l’industrie canadienne de l’élevage en cas d’éclosion de fièvre aphteuse, en collaboration avec l’industrie.

La main-d’œuvre a fait partie de l’agenda, dont les détails n’ont toutefois pas été transmis. Les ministres ont également discuté du conflit de travail au Port de Vancouver, du matériel à risque spécifié, du Règlement sur les combustibles propres ainsi que de la santé des abeilles domestiques.

Le ministre Lamontagne a insisté sur le besoin de coordination et de cohérence à l’échelle canadienne dans un but d’efficacité, tout en évitant les chevauchements.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.