Montréal (Québec), 13 février 2008 – « Le rapport Pronovost est clairement un pas dans la bonne direction pour tout ceux et celles qui estiment que le système agricole au Québec s’est enlisé dans des rigidités qui nuisent aux acteurs de l’industrie. Nous saluons le courage des auteurs du rapport qui ontle mérite de placer au coeur de la réflexion des enjeux urgents qui doiventêtre actualisés, particulièrement celui du revenu agricole, la priorité de nosmembres de ce secteur. » a indiqué monsieur Simon Prévost, vice-président,Québec, de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).
Selon monsieur Prévost, le diagnostic posé par le rapport est juste. « Ungrand nombre d’agriculteurs ont de sérieuses contraintes financières qui lesempêchent de maintenir et de développer leur entreprise comme ils lesouhaiteraient. Il faut revoir les programmes de soutien et de stabilisationdes revenus et s’interroger à savoir si les objectifs qu’ils poursuivent sontatteints de manière équitable pour tous les joueurs du milieu agricole. Lamultiplicité des programmes et leur complexité correspondent-ils aux besoindes agriculteurs? » a demandé monsieur Prévost.
La relève agricole : faut y voir!
La FCEI est fort satisfaite de la vision exprimée par les auteurs, àsavoir qu’il est temps de réévaluer du point de vue gouvernemental les façonsde faire et de gérer la vie agricole au Québec, de bien situer l’agriculturedans un cadre entrepreneurial et de reconnaître que le système agricole estinadapté aux nouvelles réalités. « Nous sommes heureux de constater que lesauteurs du rapport soulèvent la question de la relève en agriculture, mêmetimidement, car nos recherches nous indiquent que près de 60 % desagriculteurs envisagent de se retirer de leurs entreprises d’ici les dixprochaines années. Attirer les jeunes au monde à l’agriculture, intéresser lesimmigrants à cette industrie par des incitatifs fiscaux ou autres, voilà unprojet emballant pour les régions rurales du Québec. » a indiquémonsieur Prévost.
Une grande lacune : la réglementation
Selon madame Audrey Azoulay, une des lacunes importantes du rapportPronovost, est le peu d’espace consacré à l’amélioration de la compétitivitéfiscale et à la diminution du fardeau administratif. « Bien que laréglementation excessive est un véritable boulet au pied des agriculteurs, lesauteurs en font peu de cas. C’est dommage, car bon nombre de nos membres sesentent écrasés par le poids de la conformité réglementaire. »
Par ailleurs, bien que les entrepreneurs agricoles soient aussifavorables à un environnement sain que l’ensemble des citoyens, la FCEIdemande au ministre de l’Agriculture, monsieur Laurent Lessard, de bienregarder et d’analyser l’étendue de la réglementation environnementaleactuelle avant d’imposer des mesures d’écoconditionalité. Celles-ci, si ellesétaient appliquées totalement uniformément, pourraient appauvrir le milieuagricole déjà affaibli à bien des égards. La FCEI est d’avis que d’imposer desmesures de contrôle au lieu de mesures incitatives particulièrement chez lespetits producteurs n’est pas souhaitable à court terme. « Il faut être trèsprudent et le ministre devrait prendre tout le temps nécessaire avant demettre en application une telle réglementation. » a indiqué madame Azoulay.
La FCEI entend faire valoir au ministre de l’Agriculture ses opinions,analyses et recommandations sur le suivi à donner au rapport Pronovost.
La FCEI compte 6 500 membres agriculteurs au Canada, dont un millier auQuébec.
La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) représenteles intérêts des PME auprès des gouvernements. Elle regroupe 105 000 PME auCanada, dont 24 000 au Québec. La FCEI est non partisane et son financementprovient uniquement de l’adhésion de ses membres.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois (CAAAQ)
http://www.caaaq.gouv.qc.ca/
Fédération canadienne des épiciers indépendants (FCEI)
http://www.cfig.ca/
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