La semaine dernière à Howick, le semencier Pioneer a reçu une centaine de producteurs et de représentants pour présenter les nouvelles technologies numériques pour la gestion des cultures. Au menu : imagerie satellite, drone assistant à la recherche, semis à taux variable et intelligence artificielle. Le Bulletin a participé à cet événement. Voici un aperçu de ce qui a été présenté.

Un drone assistant de recherche
Marie-Pier Primeau et Sheliza Charron ont présenté leur nouvel assistant de recherche, un drone équipé d’instruments spécialisés pour l’évaluation des parcelles. Pioneer exploite un centre de recherche à Coteau-du-Lac au sud-ouest de Montréal. Le centre se spécialise entre autres dans le développement d’hybrides hâtifs. C’est plus de 80 000 parcelles qui ont été semées cette année. Chaque parcelle doit compter un nombre précis de plants. Après la levée, une équipe d’employés compte le nombre de plants et ajuste les populations en enlevant les plants de trop. Cette année, pour la première fois, le centre de recherche a utilisé un drone pour compter le nombre de plants. Le drone fait le travail en 10 minutes ce qui prenait avant 25 heures pour un employé.

Les possibilités de l’imagerie satellite
Sandrine Parent, spécialiste pour la plateforme d’agriculture de précision Encirca a démontré l’utilité des images satellites pour faire le suivi des champs. Les satellites d’Encirca prennent des photos d’un champ à un intervalle de 3 à 10 jours. Les images sont traitées par un ordinateur pour révéler la santé de la culture. Les zones en santé apparaissent en bleu mauve tandis que les zones problématiques sont en jaune. Lors de l’atelier elle a montré l’image satellite d’un champ de blé d’automne prise ce printemps. On pouvait y voir facilement les zones qui n’ont pas survécu à l’hiver et ainsi le producteur pouvait prendre une décision éclairée pour déterminer si un resemis était nécessaire.

Semer le logo Pioneer
Sandrine Parent s’est demandé ce qu’elle pourrait faire pour démontrer le potentiel d’Encirca. Elle a eu l’idée de créer le logo de Pioneer dans la parcelle de démonstration. Elle a dessiné à l’écran le logo de Pioneer en utilisant le module de semis à taux variable d’Encirca. Elle a sauvegardé le fichier sur une clé USB pour ensuite le transférer dans le contrôleur du planteur à maïs. Le résultat est impressionnant vu des airs. Le logo a 750 pieds de long par 350 pieds de large.

L’intelligence artificielle au service de l’agriculture
Paul Hermans, responsable des technologies numériques, a donné un aperçu des nouvelles fonctionnalités intégrées à la plateforme Encirca. Au menu, la possibilité de prédire les rendements à partir du stade V6 du maïs. Il sera bientôt possible d’identifier les zones ravagées par un insecte ou une maladie à l’aide des images des satellites. De plus le système sera en mesure de calculer le coût d’une intervention contre le ravageur et estimer l’impact sur le revenu en fin de saison. Plusieurs applications d’aide aux dépistages sont en cours de développement. Par exemple, à l’aide d’une simple photo il sera possible d’identifier un insecte ou une maladie foliaire en quelques secondes. Ces applications utilisent les derniers avancements en intelligence artificielle pour réaliser cet exploit. L’entreprise Granular a été achetée récemment par Pioneer et ses services seront offerts bientôt dans l’Est du Canada. Granular offre un service qui permet de mesurer la profitabilité de la ferme champ par champ.

Le semis à taux variable
Cynthia Lajoie, agronome pour Pioneer, a expliqué comment tracer des cartes de prescriptions de semis à taux variable. Elle a réalisé plusieurs essais cette année dans différents endroits de la province. Elle mentionne que l’étape la plus importante est de délimiter les zones de gestions. Ces zones seront par la suite utilisées pour établir les différents taux de semis. Cette année, les champs semés à l’aide de l’application ont une population réelle équivalente à 97% de la population visée.