La CCB se porte en faux contre la décision rendue par la commission américaine

Publié: 25 novembre 2002

Regina (Saskatchewan), 19 novembre 2002 – La CCB se porte en faux contre la décision rendue par la Commission américaine au commerce international (anglais : « ITC »), qu’elle déclare injustifiée et la preuve du harcèlement répété de la part des Américains. La Commission a rendu une décision préliminaire qui devrait lui permettre de poursuivre son enquête des allégations de dumping suite à la demande que soient imposés des droits compensatoires dans la plainte déposée par la North Dakota Wheat Commission (« NDWC »).

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Larry Hill, président du Comité du conseil d’administration en charge des affaires commerciales, faisait remarquer que cette décision de l’ITC annonce l’imposition possible dès mars prochain de droits sur les importations de blé et de blé dur canadien aux États-Unis, une fois que le Ministère américain du commerce (« DOC ») aura rendu sa propre décision préliminaire en la matière. Ces deux organismes se penchent sur cette mise en cause des pratiques commerciales de la CCB, la dixième mise en cause du genre à l’encontre des producteurs de blé canadiens depuis 1990.

« Il s’agit ni plus ni moins d’une attaque contre les producteurs de l’Ouest canadien et contre tout ce qui peut leur conférer un avantage commercial, » indiquait Larry Hill, producteur élu au conseil d’administration de la CCB. « Cette décision n’est en rien étayée par les faits: nous ne faisons pas du  » dumping  » et nous ne touchons pas de subventions illicites. C’est ce qui a déjà été démontré maintes et maintes fois. »

« Cette décision ne nous surprend pas vraiment, car à ce stade de la procédure devant cette Commission, il est rare que le défendeur ait gain de cause. Mais ça n’empêche que cela soit très irritant. »

Larry Hill rappelait que la tendance des relations commerciales entre le Canada et les États-Unis comportait un thème tout à fait spécifique: toutes les importations canadiennes qui réussissent sur le marché américain sont systématiquement mises en cause.

« Cette mise en cause tient en fait à la réussite des producteurs des Prairies – à l’efficacité de leur système de commercialisation et de leur réseau de transport, à l’efficacité de leur système d’enregistrement des variétés – tout comme c’est la réussite commerciale de l’industrie du bois d’oeuvre canadienne qui leur a valu de se voir imposer des droits par les Américains, » déclarait-il. « Il est difficile de voir dans cette démarche des Américains autre chose que le harcèlement typique de la part des lobbies protectionnistes. »

Il devrait en coûter 10 millions de dollars aux agriculteurs des Prairies pour défendre leurs intérêts et leur accès au lucratif marché américain. Ces coûts supplémentaires surviennent à un moment particulièrement difficile pour ces mêmes producteurs, qui pâtissent des effets de la sécheresse. La CCB cette année ne devrait pas commercialiser cette année plus de la moitié de ce qu’elle vend d’habitude, soit la plus maigre récolte de ces trente dernières années.

La NDWC demande que soient imposés des droits de 26,7 pour 100 sur le blé de printemps et de 34,5 pour 100 sur le blé dur canadien qui entrerait aux États-Unis. Durant les années habituelles, ce sont 1,5 million de tonnes de blé de printemps et de blé dur canadien qui sont vendus à des clients américains (8 pour 100 du volume total des ventes de la CCB), soit 400 millions de dollars Cdn ou 10 pour 100 du produit des ventes de la CCB.

Contrôlée par les agriculteurs de l’Ouest canadien, la CCB est la plus importante agence de commercialisation de blé et d’orge dans le monde. L’un des principaux exportateurs du Canada, la CCB dont le siège est à Winnipeg (Manitoba), vend du grain dans plus de 70 pays à travers le monde et distribue l’intégralité du produit des ventes, moins les frais de commercialisation, aux agriculteurs des Prairies.

Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :

Commission canadienne du blé

http://www.cwb.ca/

North Dakota Wheat Commission

http://www.ndwheat.com/