Winnipeg (Manitoba), 29 août 2003 – La Commission canadienne du blé (CCB) se déclare déçue de la détermination définitive du ministère américain au Commerce (‘DOC’), communiquée ce jour, aux termes de laquelle les droits d’exportation de blé de printemps et de blé dur canadien vers les États-Unis subissent une hausse supplémentaire. Pour le blé de printemps, les droits compensatoires sur les exportations de blé de printemps et de blé dur s’élèvent à 5,29 pour 100; dans le cadre de l’enquête anti-dumping, les droits sur les exportations de blé de printemps se situent désormais à 8.87 pour 100 et à 8.26 pour le blé dur.
« Cette détermination du DOC montre une fois encore la nature hautement politique de cette vendetta contre les agriculteurs canadiens. Nos exportations de blé de printemps et de blé dur vers les États-Unis ne sont ni subventionnées et ne font l’objet d’aucun dumping. Le fait est que nous produisons du grain de qualité et que nos clients américains sont prêts à payer davantage pour notre blé et notre blé dur, » déclarait Ken Ritter, le président en exercice du conseil d’administration de la CCB que contrôlent en majorité des producteurs de grain.
Cette nouvelle grille de droits remplace les droits préliminaires imposés par le même DOC en 2002, à l’occasion de la demande par deux organismes américains – la North Dakota Wheat Commission et la U.S. Durum Growers – que soient imposés des droits compensatoires et des droits anti-dumping sur les importations de blé canadien.
En mars 2003, des droits s’élevant à 3,94 pour 100 étaient imposés sur les importations aux États-Unis de blé de printemps et de blé dur canadien. Ces droits préliminaires résultaient des conclusions selon lesquelles le gouvernement canadien subventionnerait les producteurs de blé de printemps et de blé dur.
En mai 2003, les Américains renchérissaient en imposant des droits anti-dumping: 6,12 sur les importations de blé de printemps et 8,15 pour 100 sur les importations de blé dur, prétextant que le Canada procéde au dumping sur le marché américain. Cette décision concernant le dumping était en partie basée sur une ‘étude’ des coûts de production de 27 producteurs canadiens de blé de printemps.
La Commission du commerce international (‘ITC’) examine de son côté si les importations de blé et de blé dur canadien aux États-Unis causent un préjudice aux producteurs de blé américains. Au cas où cette Commission concluerait à l’absence de préjudice, les droits imposés aujourd’hui par le DOC seraient rétroactivement abolis.
« Cette affaire, si elle devait continuer, risque de prendre des proportions désastreuses pour les producteurs de l’Ouest canadien. Si la Commission américaine en question devait se baser sur les faits et pas sur des considérations de politique interne, ces droits seraient immédiatement abolis, »ajoutait ken Ritter.
Contrôlée par les producteurs de grain de l’Ouest canadien, la CCB est la plus importante agence de commercialisation de blé et d’orge dans le monde. L’un des principaux exportateurs du Canada, la CCB dont le siège est à Winnipeg vend du grain dans plus de 70 pays à travers le monde et distribue l’intégralité du produit des ventes, moins les frais de commercialisation, aux producteurs des Prairies.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Commission canadienne du blé
http://www.cwb.ca/
North Dakota Wheat Commission
http://www.ndwheat.com/
À lire aussi

Le monde agricole déçu des engagements du gouvernement Legault
Les promesses agroenvironnementales et la tarification carbone ne sont pas à la hauteur des attentes de l’UPA et des Producteurs de grains du Québec. Entrevue.