La Financière agricole annonce « une stratégie d’intervention par priorité » afin de soutenir les producteurs agricoles affectés par la forte augmentation des taux d’intérêt et la hausse des coûts des intrants, liée aux pressions inflationnistes. Bien qu’elle signale vouloir agir par priorité, la Financière veut accorder une attention particulière aux jeunes de la relève agricole.
La Financière indique que même si des programmes d’assurance et de protection du revenu existent pour pallier les difficultés ponctuelles, les mécanismes ne sont plus suffisants face à la conjoncture actuelle. Elle pointe surtout la hausse très rapide des taux d’intérêt depuis un an. La Banque du Canada a fait passer les taux directeur de 0,25 % à 4,50 % entre le 2 mars 2022 et le 12 avril 2023.
« Je suis très sensible à la situation que vivent nos agriculteurs. J’ai demandé aux équipes du Ministère et de La Financière agricole d’effectuer une analyse très fine de la situation de nos agriculteurs et agricultrices. J’invite La Financière agricole à faire preuve de flexibilité et à mettre en place les outils les plus performants afin de soutenir les entreprises agricoles dans le contexte actuel, avec une sensibilité particulière pour la relève », a indiqué André Lamontagne, ministre du MAPAQ.
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L’UPA a dévoilé il y a près de deux semaines un sondage révélant que 40% des entreprises agricoles considéraient que la hausse des taux d’intérêt pourrait les empêcheraient de s’acquitter de leurs obligations financières et que 11% des producteurs songeaient à vendre leur ferme dans la prochaine année.
La Fédération de la relève agricole (FRAQ) indiquait lors du dévoilement du sondage que 44% des producteurs de la relève occupaient un emploi à l’extérieur pour compléter les revenus de l’entreprise, une hausse de 10% depuis 10 ans.