Québec (Québec), 28 février 2006- C’est en ces termes que le président de Solidarité rurale du Québec a commenté la deuxième mouture du projet de loi sur les appellations réservées et les termes valorisants en marge de laCommission de l’agriculture, des pêcheries et de l’alimentation, qui procèdecette semaine à des consultations particulières sur le projet de loi 137.« S’il est vrai que nous nous réjouissons qu’un nouveau projet de loi remplacecelui que nous avions dénoncé à l’automne dernier, nous devons malheureusementdéplorer certains trous béants dans le projet qui nous est soumisaujourd’hui. »
En effet, Solidarité rurale du Québec considère inacceptable que lenouveau projet de loi, même s’il est élargi aux alcools, ne vise toujours pasles produits du terroir non alimentaires malgré ses multiples représentations.Dans la même logique, selon SRQ, les terroirs sont affaire de nature et deculture et constituent un pan important de la nouvelle économie rurale. Leurmise en valeur ne doit donc pas être sous unique juridiction du ministère del’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, ceux du développementrégional et de la culture devraient aussi jouer un rôle comme ce fut le casnotamment pour ce qui est de la Mesure de soutien au développement desproduits du terroir, abolie récemment.
« Mais si les mots veulent encore dire quelque chose et que lesbureaucrates n’ont pas réussi à tous les dénaturer dans leurs directives etleurs formulaires, il va falloir que quelqu’un m’explique comment il se faitqu’on ne protège pas le mot terroir dans la loi. Si on ne fait pas ça, onpermet à une multinationale de la confiture de prunes de la présenter comme unproduit du terroir parce que c’est vendeur! Mais, en permettant cela, onenlève la valeur ajoutée au producteur de prunes de Damas de Kamouraska! Enplus, tout en refusant de protéger la notion de terroir, on multiplie lestermes valorisants dans le projet de loi et on sort les alcools des artisansdu Marché des saveurs. La main droite du gouvernement sait-elle vraiment ceque la gauche fait et surtout est-elle consciente que derrière ces décisionsbureaucratiques, il y a des artisans opérant de très petites entreprises quien subissent les contrecoups alors que ce sont eux qui peuvent contribuerfortement à la reconversion de nos économies rurales ? », a tenu à préciserJacques Proulx.
De plus, avec cette nouvelle législation et cet arrimage unique auministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, qu’arrivera-t-il aux 57 artisans qui ont pu compter sur un soutien financier, modeste maisbien réel, de l’Etat (25 K$ maximum) grâce à la Mesure auparavant sousjuridiction du ministère des Régions? Comment seront soutenus les artisans ducaviar de corégone, des agneaux de pré-salé de l’Isle-Verte, des tisanes duGrand Nord, de la morue séchée de la Gaspésie? Qu’arrivera-t-il aux autresartisans qui souhaitent développer de nouveaux produits? A quelle portefrapperont-ils? « Il reste encore des trous béants dans la législation commedans l’action gouvernementale en matière de protection et de promotion desterroirs », a conclu le président de SRQ.
A propos de Solidarité rurale du Québec
Créée en 1991 pour assurer le suivi des Etats généraux du monde rural,Solidarité rurale du Québec a pour mission de promouvoir la revitalisation etle développement du monde rural, de ses villages et de ses communautés, demanière à renverser le mouvement de déclin et de déstructuration des campagnesquébécoises. Composée d’une vingtaine d’organismes nationaux, de quelque 80membres corporatifs et de plusieurs membres individuels, la Coalition agit,depuis juin 1997, à titre d’instance-conseil du gouvernement du Québec enmatière de ruralité.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Ministère de l’agriculture des pêcheries et de l’alimentation du Québec (MAPAQ)
http://www.mapaq.gouv.qc.ca
Solidarité rurale
http://www.solidarite-rurale.qc.ca/
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